Achat d’une voiture: évitez ces 8 pièges à tout prix

Par Louis Angot | Publié le 26 juil. 2023

Two individuals and a lady inside an automobile dealership.
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Table des matières

    L’achat d’une voiture est une dépense importante à ne pas prendre à la légère. Que vous achetiez neuf ou usagé, que ce soit votre première voiture ou que vous échangiez votre ancienne pour le tout dernier modèle, vous devrez faire des choix réfléchis. Surtout, vous devrez éviter les nombreux pièges qui peuvent se trouver sur votre parcours. Des frais cachés aux accessoires inutiles et chers, vous pourriez facilement vous retrouver à payer beaucoup plus cher que prévu pour votre nouveau véhicule.

    Afin que vous puissiez mettre la main sur l’auto de vos rêves sans vider votre compte en banque, Hardbacon a dressé une liste des 8 pièges à éviter lorsque vous achetez une nouvelle voiture. Gardez-les en tête lors de votre prochaine visite chez un concessionnaire. Vous vous épargnerez bien des regrets.

    1. Ne pas magasiner son financement

    Peu de gens sont en mesure de payer leur voiture comptant. La majorité doit passer par un financement afin d’acheter son véhicule. L’erreur que font plusieurs est de ne pas prendre le temps de magasiner leur financement avant de choisir leur plan de paiement. Les concessionnaires offrent du financement par l’entremise de leur propre filiale financière ou d’entente avec des institutions bancaires. 

    Toutefois, rien de vous oblige à financer votre auto auprès d’un vendeur. Vous pouvez faire appel à une institution financière pour obtenir un prêt personnel, un prêt auto, ou utiliser votre marge hypothécaire. Nous vous conseillons par ailleurs d’obtenir un prêt préapprouvé avant de vous rendre chez des concessionnaires, ce qui vous permettra de comparer les offres de financement et choisir celle qui vous convient le mieux.

    Souvent, en payant grâce à un emprunt, vous pouvez bénéficier de la réduction du concessionnaire pour paiement comptant, ce qui vous permet d’économiser. Si vous choisissez d’opter pour le financement chez le vendeur, il est important de vous familiariser avec certains termes. Les voici:

    • Taux d’intérêt: le pourcentage appliqué sur le prix de l’automobile qui permet de déterminer le montant des intérêts sur les mensualités. Par exemple, si vous achetez un véhicule pour 20 000 $ avec un prêt à 3% s’échelonnant sur 36 mois, le total des intérêts s’élèvera à 938,32 $.
    • Frais de crédit ou de financement: l’ensemble des frais, comprenant le montant des intérêts, les frais d’administration, les différentes options additionnelles (des assurances par exemple) et la valeur de la réduction s’il y a paiement comptant.
    • Taux de crédit: l’indication en pourcentage des frais de crédit. La Loi sur la protection du consommateur exige que celui-ci soit indiqué clairement sur le contrat de financement et dans les publicités.

    Dans tous les cas, il est important de toujours lire les petits caractères, où peuvent se trouver d’importantes informations sur les conditions d’achats et sur les frais.

    2. Acheter une voiture en ne pensant qu’aux mensualités

    Puisque la plupart des gens paient leur véhicule par mensualités, beaucoup tombent dans le piège de ne penser qu’à celles-ci lors de l’achat d’une voiture. Comme vu dans le point précédent, les mensualités ne représentent pas le coût total de la voiture. Elles sont pourtant souvent mises de l’avant pour attirer les acheteurs avec des promesses de bas coût. Or, si vous choisissez de petits versements, ceux-ci risquent de s’étaler sur de plus longs termes, pouvant aller jusqu’à 8 ans, et donc coûter beaucoup plus cher à cause des intérêts.

    L’autre danger des mensualités qui s’échelonnent sur plusieurs années est que votre véhicule perd rapidement de la valeur. Si vous désirez changer de voiture avant la fin de votre financement, la valeur marchande de celle-ci pourrait être inférieure au montant qu’il vous reste à payer. Vous serez donc perdant et encore plus endetté en bout de ligne.

    3. Ne pas faire d’essai routier complet

    Avant de parler financement toutefois, il est important de faire un essai routier avec la voiture de votre choix. Contrairement à des vêtements ou des chaussures, une automobile n’est pas aussi facile à retourner si quelque chose cloche! Les vendeurs vont souvent vous accorder un essai d’une quinzaine de minutes, mais vous devriez négocier pour avoir deux essais, un de jour et un de soir. Cela vous permettra de prendre le temps d’apprivoiser la voiture et d’examiner son fonctionnement. 

    Prenez le temps de faire un parcours varié, avec des lignes droites et des virages, et si possible, en ville comme sur des routes secondaires. Si vous avez la chance, demandez à un proche de vous accompagner ; il pourra vous donner son opinion et même relever des détails qui auraient pu vous échapper.

    4. Acheter sa voiture dès sa première visite chez un concessionnaire

    Cela peut sembler évident, mais l’achat d’une voiture est un processus qui nécessite du temps et de la réflexion. Les concessionnaires cherchent à vous faire repartir avec une nouvelle voiture dès votre première visite afin d’éviter que vous alliez faire des comparaisons ailleurs et de risquer de perdre une vente. N’ayez pas peur de prendre tout le temps qu’il vous faut pour arriver à une décision éclairée et repartir avec un modèle qui correspond à votre budget et vos besoins.

    5. Tomber dans le piège des ventes privées

    Il vous reste encore plusieurs mois, voire années, avant de finir de payer votre voiture, lorsque vous recevez une invitation à une vente privée de la part de votre concessionnaire. Le but de cette vente est de vous proposer d’acheter un nouveau véhicule en échange de votre ancien. Mais derrière les bannières et les ballons, vous risquez de repartir encore plus endetté.

    En effet, comme votre financement n’est pas terminé, le reste de votre dette sera intégré dans un nouveau contrat, souvent de longue durée. Vous pourrez garder les mêmes mensualités. La seule chose est que votre dette augmentera de manière significative.

    Cette pratique d’intégrer du capital négatif, communément appelé «balloune», dans un nouveau contrat, est courante malgré le fait qu’elle soit interdite par la Loi sur la protection du consommateur. Faites donc attention à ce genre de stratagème qui risque de porter un coup dur à votre portefeuille.

    6. Ne pas négocier au prix coûtant

    Trop d’acheteurs négocient le prix de leur voiture en discutant d’abord des mensualités et du financement. Vous devriez d’abord et avant tout déterminer le prix total de la voiture. Une étape cruciale est de trouver le prix coûtant du modèle qui vous intéresse.

    Le prix coûtant correspond au montant que le concessionnaire verse au constructeur pour acquérir le véhicule. La différence entre le prix de vente affiché et le prix coûtant représente la marge de profit du vendeur. Plus cette marge est grande, plus vous avez de latitude pour négocier.

    Il existe des ressources en ligne pour trouver ce prix, comme Unhaggle et CarCostCanada. Une fois cette information en main, mieux vaut la garder pour vous afin que le vendeur ne discrédite pas vos sources.

    7. Acheter trop d’options inutiles

    Lors de l’achat de votre voiture, on vous proposera sans doute des options additionnelles pour personnaliser votre véhicule – un support à vélo ou un système de divertissement par exemple. Ces extras peuvent paraître intéressants mais ils feront irrémédiablement monter votre facture. Il est donc important de s’en tenir à l’essentiel. On vous conseille par ailleurs de rechercher le modèle, de dresser une liste des accessoires qui vous intéressent d’avance et d’y adhérer, afin de ne pas se laisser tenter une fois chez le concessionnaire.

    Il est fort possible qu’on vous offre également des produits financiers, comme une assurance-vie ou une assurance-invalidité. Or, si vous êtes déjà satisfait de votre couverture, inutile de changer de protection. Vous risquez par ailleurs de la payer plus cher.

    8. Ne pas faire toutes les vérifications nécessaires pour l’achat d’une voiture usagée

    Si vous décidez d’opter plutôt pour une voiture usagée, il y a plusieurs étapes importantes qui diffèrent de l’achat d’une voiture neuve. En premier lieu, faites une vérification visuelle exhaustive du véhicule, du capot à l’habitacle en passant par les pneus. Prenez note aussi de l’étiquette de vitre, qui comprend entre autres le numéro d’identification du véhicule (NIV) et le kilométrage. Vous pouvez ensuite faire des essais routiers, comme avec une voiture neuve.

    La prochaine étape consiste à vous informer sur le passé du véhicule. Demandez au vendeur de voir le dossier d’entretien afin de déceler toute anomalie. Ensuite, il vous faut obtenir le dossier de la Société de l’assurance automobile du Québec ou SAAQ. Pour une dizaine de dollars, celui-ci vous donnera l’identité de l’ancien propriétaire, du nombre de propriétaires en tout, et mentionnera si la voiture a été reconstruite ou accidentée.

    Par la suite, consultez le Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM) pour savoir si la voiture est libre de dettes. Dans le cas contraire, le créancier pourrait la faire saisir et vous forcer à payer les versements restants. Vous pouvez aussi obtenir un historique commercial pour y voir les accidents subis.

    On vous conseille également de vérifier le profil du marchand qui vous vend la voiture sur le site de l’Office de la protection du consommateur, pour voir s’il a reçu des plaintes. S’il ne figure pas sur le site, ne faites pas affaire avec lui, puisqu’il travaille sans permis!

    Demandez aussi à voir le manuel de garantie afin de s’assurer que celle-ci est encore en vigueur. Et pour finir, il est primordial de faire faire une inspection professionnelle. Celle-ci permettra de détecter toute faiblesse que vous n’avez pas vu lors de l’examen visuel ou de l’essai. Si le marchand affirme avoir fait faire une inspection, exigez-en la preuve. Ultimement, le rapport détaillé vous fera savoir si votre voiture est en bon état ou si des réparations s’imposent. Le cas échéant, vous aurez un argument pour négocier le prix à la baisse.

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    Louis Angot est rédacteur francophone chez Hardbacon, où il est en charge d’informer les lecteurs des meilleures pratiques en matière de finances personnelles. Après avoir obtenu un diplôme en journalisme et en histoire de l’art de l’Université Concordia, il a étudié 2 ans à Paris en commercialisation de la mode et en journalisme. Passionné d’écriture, il a rédigé pour plusieurs médias, dont Carenews, une entreprise spécialisée en économie sociale et solidaire.