Ce que vous devez savoir avant d’investir dans un REER

Par Julien Brault | Publié le 26 juil. 2018

two men playing chess at a picnic table
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Table des matières

    La date limite des REER approche à grand pas.  J’étais tellement tanné des pubs de REER que j’ai décidé d’en créer une vidéo de parodie. Dans les faits, il n’y a pas de saison de REER, vous pouvez cotiser à vos REER durant toute l’année, mais la date limite pour faire une cotisation qui vous permettra de réduire votre facture d’impôt est le 1er mars prochain à minuit.  Avant que vous partiez à courir pour mettre de l’argent dans vos REER, j’aimerais juste vous dire quelques trucs.

    Pourquoi investir dans un REER en premier lieu?

    D’abord, j’aimerais vous rappeler qu’un régime enregistré d’épargne-retraite, communément appelé REER, est ni plus ni moins qu’un type de compte. On peut ouvrir un compte REER auprès d’un courtier à escompte, d’un robot-conseiller, d’une banque, et même directement auprès de fonds de travailleurs comme le Fonds de solidarité FTQ. C’est une distinction importante, car elle implique que c’est possible d’utiliser un compte REER pour investir soi-même.

    Le compte REER vous permet de déduire le montant que vous y investissez (jusqu’à 18% de votre revenu de l’année passée ou 26 010 $) de votre revenu annuel imposable. En d’autres mots, vous cotisez à votre REER pour payer moins d’impôt. Donc, si vous êtes un étudiant ou avez de faibles revenus, mettre de l’argent dans un compte REER n’est pas très avantageux.

    Les limites des comptes REER

    Le problème, avec les comptes REER, c’est que vous allez devoir payer de l’impôt sur cet argent lorsque vous allez le retirer. Et comme cet argent aura fructifié dans le compte, vous pourriez payer encore plus d’impôt dans le futur.

    En fait, ce n’est pas pour rien qu’il y a le mot retraite dans le nom de ce compte. C’est qu’il a été conçu pour les gens qui veulent épargner pour la retraite. Ainsi, si vous ne travaillez plus lorsque vous retirez votre argent de votre compte REER, vous aurez bel et bien versé moins d’argent aux maudits gouvernements.

    Comme tout ce qui touche la fiscalité, il y a quelques exceptions. Vous pouvez utiliser le bacon investi dans vos REER pour acheter une première maison (RAP) ou retourner aux études (REEP), mais vous devez quand même remettre l’argent retiré de vos REER par après.

    La plupart des gens planifient que leurs revenus vont augmenter tout au long de leur vie, de sorte que la seule bonne raison (si on ne tient pas compte des deux exceptions ci-dessus) pour ces gens d’investir dans un compte REER est d’épargner pour la retraite.

    Par contre, si vous prévoyez gagner moins d’argent durant une ou des années dans le futur (même si ces années précèdent votre retraite), parce que vous voulez faire le tour du monde , lancer une entreprise (laissez-moi vous dire que mes revenus annuels en 2017 ne sont pas si élevés), ou réaliser votre rêve de devenir berger en Australie, le REER pourrait être intéressant pour vous.

    Dernier point de réflexion par rapport au compte REER

    Est-ce vous aimez ce que vous faites? Est-ce que vous aimeriez continuer à faire ce que vous faites après l’âge de 72 ans? Si vous avez répondu oui aux dernières questions, le REER pourrait potentiellement vous coûter plus cher en impôts. En effet, vous serez obligé de commencer à sortir votre bacon de vos REER à l’âge de 72.

    Admettant que vous gagniez plus à cet âge qu’aujourd’hui, rien ne dit que vous ne serez pas imposés davantage sur cet argent que vous ne l’auriez été si vous aviez décidé de ne pas cotiser aujourd’hui. Et comme l’espérance de vie n’arrête pas d’augmenter, et que le travail est de plus en plus quelque chose qu’on fait devant l’ordinateur, qui vous dit que vous allez avoir envie de prendre votre retraite à 72 ans?

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    Julien a co-fondé Hardbacon pour aider les Canadiens à prendre de meilleures décisions en matière d’investissement. Depuis, il a levé plus de trois millions de dollars et conclu des partenariats stratégiques avec des institutions financières de partout au pays. Avant de lancer Hardbacon, Julien a partagé sa passion pour les finances personnelles et la Bourse en tant que journaliste économique pour Les Affaires. Il a aussi passé le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) et, au fil des ans, a collaboré à différents médias incluant Radio-Canada, LCN et Urbania.