Investir comme Philip Fisher
Par Edouard Gielec | Publié le 07 déc. 2022
Philip Fisher est considéré comme le père de l’investissement axé sur la croissance.
Auteur du classique de l’investissement Actions ordinaires et profits extraordinaires, publié en 1958, Philip Fisher est devenu riche en fondant sa propre société de gestion de patrimoine, Fisher & Co. Cette dernière investissait surtout dans des sociétés américaines technologiques, comme Motorola, et a été dissoute en 1999, suite à la retraite de Philip Fisher, qui avait alors 91 ans. L’investisseur aura donc évité l’éclatement de la bulle techno de l’an 2000.
Sur les bancs de la célèbre Université de Stanford, Philip Fisher visitait des entreprises chaque semaine dans le cadre de ses études. Il était amené durant ces visites à étoffer ses connaissances sur le fonctionnement des entreprises. Il a aussi eu l’occasion de poser des questions à la direction et de mesurer les forces et les faiblesses de chaque entreprise.
C’est à cette époque qu’il se familiarise avec concept de société en croissance, à une époque où le terme était relativement peu connu. C’est à ce moment que Philip Fisher commence à construire la philosophie d’investissement pour laquelle il passera à l’histoire.
Les leçons que l’on peut tirer de Fisher sont nombreuses. Ce que l’on peut apprendre de sa philosophie est l’importance de se focaliser sur une industrie particulière ou un petit groupe d’industries. En effet, Philippe Fisher considère qu’il est inutile de tenter de comprendre un large éventail d’industries, car ce faisant, un investisseur n’arrivera pas à développer une expertise assez pointue pour avoir un avantage sur les autres investisseurs dans une industrie précise.
Ce que Philip Fisher recherchait, en tant qu’investisseur, c’était des entreprises exceptionnelles dans leur domaine, avec toutes les qualités nécessaires pour connaitre une croissance spectaculaire des bénéfices, avec une gestion efficace, tout au long de son existence.
Lorsqu’il trouvait une telle société, il en achetait des parts et les conservait pendant au moins trois années, estimant que les investisseurs ne devraient pas rechercher des rendements rapides. Ces entreprises se trouvent généralement dans le secteur technologies.
Les investisseurs moins bien informés ont tendance à vendre lorsque les choses vont moins bien et que les bénéfices sont inférieurs aux prévisions, ce qui fait baisser le cours boursier d’une action. C’est durant ces périodes d’incertitude que Philip Fisher aimait intervenir et acheter les actions mal aimées… d’entreprises à fort potentiel de croissance.
Aussi, si certains investisseurs axé sur la croissance ne se soucient pas de savoir si l’action se vend à un prix attrayant pour un investisseur axé sur la valeur, Philip Fisher n’est pas du même avis. Même les entreprises à fort potentiel de croissance peuvent être négligées ou perdre la faveur des investisseurs et se vendre de temps à autre à un prix inférieur à leur valeur sous-jacente. Ces entreprises sont rares, car la grande majorité des entreprises en croissance rapide sont bien connues et leur action se négocie à cours boursier élevé.
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