À la Bourse, «you’ve got to believe!»

Par Michel Villa | Publié le 06 déc. 2022

En juillet 1973, les Mets de New York, une franchise de la Ligue majeure de baseball, étaient la pire formation de leur division. Lors d’une réunion d’équipe, afin de motiver ses coéquipiers, le lanceur Tug McGraw a crié ceci : « Ya Gotta Believe! ». Pour un grand nombre de personnes, ce cri de ralliement explique, en grande partie, la performance inspirée des joueurs pour le reste de la saison. En effet, contre toute attente, les Mets de New York ont remporté le championnat de leur division et, de plus, ont participé à la Série mondiale.

 

Sans contredit, l’expression « Ya Gotta Believe! » peut s’appliquer aussi dans le domaine de l’investissement. Comme vous le savez, les marchés boursiers génèrent un rendement plus que satisfaisant à long terme. Par exemple, selon une analyse effectuée par la société Placements CI, le S&P/TSX, le principal indice de référence pour le marché canadien, a procuré un rendement annuel moyen de + 9,3 % sur la période de 50 ans qui s’est terminée le 31 juillet 2015.

 

Cependant, nous devons accepter le fait qu’il y aura, inévitablement, des périodes de baisses prononcées des cours. En fait, depuis 1965, le S&P/TSX a chuté d’au moins 25 % à sept occasions. Évidemment, il est extrêmement ardu de conserver ses actions durant ces épisodes. Outre le fait que la valeur de notre portefeuille recule, les médias financiers nous bombardent de nouvelles inquiétantes concernant le ralentissement de l’économie chinoise, la débâcle des cours pétroliers ou l’endettement des ménages canadiens, ce qui génère de l’anxiété et du stress pouvant nous amener à réduire notre exposition en actions.

 

« Être optimisme est un combat »

– Éric-Emmanuel Schmitt, dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur

 

Certes, il est reconnu que nous sommes attirés par le sensationnalisme et par les événements dramatiques. D’après une étude menée par le professeur Michael J. Robinson, les Américains portent une attention particulière à ce type d’informations : les guerres, les attentats terroristes, le mauvais temps (tempête de neige, chaleur accablante) ainsi que les catastrophes naturelles (tremblement de terre, ouragan) et celles causées par l’homme (explosion, cyberattaque). Sans surprise, de nombreuses études démontrent que pour chaque bonne nouvelle, 17 mauvaises nouvelles sont diffusées dans les médias! Il est donc normal que certains investisseurs soient pessimistes en ce qui concerne les perspectives de rendement boursier.

 

Cela dit, nous devons demeurer optimistes. Par exemple, malgré des épisodes comme l’éclatement de la bulle technologique en 2000, la crise financière de 2007-2008, la crise de la dette publique grecque en 2010-2011 ou plus récemment le Brexit, le S&P 500, l’indice de référence américain, s’est échangé à un nouveau sommet historique en août dernier. Peu importe les raisons évoquées pour justifier ce fait (p. ex. : la mondialisation, l’intervention des banques centrales, la croissance économique), il faut admettre que nous vivons dans un monde meilleur (taux de mortalité infantile à la baisse, augmentation de l’espérance de vie, réduction des coûts du transport et des communications, accès à l’information, etc.) et que grâce aux avancées technologiques, cette tendance a de fortes chances de perdurer.

 

Selon Peter Diamandis, auteur des livres à succès Bold: How to go big, Create wealth and impact the world et Abundance: The future is better than you think, l’émergence et la convergence de plusieurs technologies comme l’intelligence artificielle, l’impression 3D, l’informatique, la médecine numérique et la biologie synthétique amélioreront notre qualité de vie et notre productivité. C’est pourquoi j’invite l’investisseur à réduire sa dépendance aux médias en se rappelant toujours ceci : « Ya Gotta Believe! ».

 

Sources:

CI Investments. Five strategies for dealing with difficult markets, août 2015.

Curtis Brainard. What Kind of News do People Really Want, Columbia Journalism Review, 31 août 2007.

Ray Williams. Why We Love Bad News More Than Good News, Psychology Today, 1er novembre 2014.

 

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Michel Villa possède une expérience de 10 ans comme arbitragiste-actions à Montréal (Caisse de retraite d’Hydro-Québec, Caisse de retraite du Canadian National, Banque Scotia et Banque Laurentienne) et il est détenteur d’un grand nombre d’accréditations professionnelles reconnues en finance (p.ex : CGA-CPA, CFA, CMT). Passionné d’analyse technique et de finance comportementale, il propose une formation originale axée sur le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Pour plus de détails, veuillez consulter son site web.