Bâtir un avion après s’être jeté d’une falaise
Par Julien Brault | Publié le 16 avr. 2021
Lorsque j’ai commencé à recevoir des félicitations sur Linkedin par rapport à mon premier anniversaire chez Hardbacon, une start-up que j’ai créée il y a maintenant un petit peu plus d’un an, j’étais sous le choc. Une partie de moi se demandait où était passé tout ce temps, surtout qu’on parle d’une année de fou durant laquelle je me suis habitué aux semaines de 80 heures.
La surprise passée, je me suis mis à regarder en arrière, ce que je n’ai pas eu beaucoup le temps de faire depuis un an, et j’ai constaté le chemin parcouru. Des partenariats ont été tissés avec plus d’une dizaine de courtiers à escompte et de robots-conseillers, nous avons lancé une campagne de sociofinancement qui nous a permis d’aller chercher 67 800$, mais surtout, nous sommes plus proche que jamais du but que je m’étais fixé en juin 2016: démocratiser l’investissement en Bourse.
Dans un sens, on a déjà commencé à le faire par l’entremise de notre site Web et de notre infolettre, à laquelle je vous conseille de vous abonner si ce n’est pas déjà fait. Mais ce qui me rend le plus fier, au moment d’écrire ces lignes, c’est que le développement de notre plateforme mobile d’investissement en Bourse avance à vitesse grand V.
Si tout va bien, on devrait être en mesure de lancer notre application iPhone dans l’App Store dès le mois d’octobre. La première mouture de notre application, pour les curieux, permettra à nos utilisateurs d’accéder à leur compte de courtage par l’entremise de notre application, d’analyser leur portefeuille et de découvrir des titres boursiers ainsi que des portefeuilles bâtis par des professionnels.
Bâtir un avion sans diplôme en aéronautique
Le fondateur de Linkedin Reid Hoffman a dit que bâtir une start-up, c’est comme se lancer en bas d’une falaise et d’assembler un avion durant sa chute. Et il n’exagère pas beaucoup. Le stress, le manque de temps et de ressources, et l’immense complexité de la tâche rendent justice à sa comparaison.
C’est d’autant plus difficile d’assembler un avion en tombant qu’on a pas accès au personnel ni aux installations de Boeing ou d’Airbus. Et dans mon cas, n’étant pas un développeur, j’ai dû apprendre comment un avion était bâti en tombant.
Inutile de vous dire que j’ai fait quelques erreurs, mais heureusement rien de fatal. En m’entourant bien, et en demandant conseil les domaines que je connais moins, je suis parvenu à éviter bien des erreurs fatales. Ça ne veut pas dire que toutes les décisions que j’ai prise étaient optimales.
Si c’était à refaire, je ferais des choix différents en matière de développement de produit. Notamment, j’aurais commencé à travailler sur les maquettes fonctionnelles et le design plus tôt dans le processus. Et j’aurais amené un développeur backend pour bâtir notre API avant d’impliquer deux développeurs iPhone. Et je n’effleure ici que mes choix concernant le développement de l’application mobile.
Toujours est-il que, malgré quelques inefficacités, je suis parvenu au tour de force de mettre en place la bonne équipe pour amener Hardbacon à la prochaine étape. Cela n’as pas évident, surtout que je voulais repartir sur des bases plus solides, suite à l’implosion de ma précédente équipe.
Les deux développeurs iPhone qui se sont joints à Hardbacon ont tous les deux déjà travaillé en finances. Ils travaillent à temps plein sur l’app, et partagent avec moi la conviction que tout le monde devrait pouvoir transiger directement en Bourse, sans pour autant y consacrer des heures par semaine.
Livrer la marchandise
Si j’ai été aussi silencieux depuis la fin de la campagne de Ulule de Hardbacon, c’est aussi parce que j’ai été encore plus occupés qu’auparavant. Avec la confiance et l’argent des contributeurs de notre campagne, venait aussi une responsabilité. Celle de livrer ce qu’on leur avait promis.
Et je dois dire qu’on a promis beaucoup. Un cours en ligne de plusieurs heures, avec plein de modules complémentaires, ainsi qu’une application iPhone révolutionnaire. Et tout ça plus ou moins en même temps. Inutile de dire que mener ces deux projets de front est essoufflant, mais je ne suis pas seul. J’ai une équipe extraordinaire, sans qui je n’aurais aucune chance de livrer ce qu’on a promis.
Malgré que je manque de temps, je trouvais ça important de renouer avec l’écriture. Je n’ai pas l’ambition d’écrire un texte par semaine, comme lorsque j’écrivais dans Les Affaires, mais j’ai l’intention de vous mettre à jour tous les mois sur les progrès de Hardbacon. Du moins, jusqu’à ce qu’on atteigne un chiffre d’affaires d’un million par année… En effet, ceux qui me lisaient dans Les Affaires se souviendront que je m’étais engagé à bloguer sur la progression de Hardbacon jusqu’à ce qu’on génère un million par année.
C’était il y a un an. Et, étrangement, un chiffre d’affaires d’un million me semblait ambitieux à l’époque. Sachant ce que je sais sur la transformation en profondeur du marché des services financiers à l’échelle mondiale, si je m’étais lancé ce défi aujourd’hui, je parlerais de milliards. Mais bon, ce n’est pas en écrivant que je vais me rendre là.
Principales réalisations:
- Embauche d’un co-fondateur et développeur iPhone
- Embauche d’un second développeur iPhone
- Attribution de contrats pour le développement de notre API et la conception d’algorithme d’analyse de portefeuille
- Recrutement de trois stagiaires en marketing
- Hardbacon s’est joint à l’incubateur District 3
- Hardbacon a été choisie par Desjardins Lab pour devenir sa start-up en résidence
- Finalisation du design de l’application mobile
Mesures de croissance (depuis mars 2017) :
- Revenus (incluant les pré-commandes) : 35 707,50 $ (total: 73 180$, croissance: 95%)
- Nouveaux abonnés à l’infolettre : 711 (total: 6017, croissance: 13%)
- Nouveaux abonnés sur Instagram : 1438 (total: 3539, croissance: 68%)
- Nouveaux J’aime sur Facebook : 339 (total: 3458, croissance: 11%)