PGLM : Ce que vous devez savoir sur les CPG liés au marché
Par Maude Gauthier | Publié le 26 juil. 2023
Dans un contexte d’incertitude et de volatilité, c’est normal de se sentir un peu frileux face à l’investissement de son épargne sur les marchés boursiers.
Or, quand on regarde les offres d’épargne à terme, on est rapidement déçu des taux d’intérêt offerts. Un entre-deux existe : appelé placement garanti lié aux marchés, CPG lié aux marchés, CPG boursier ou autre synonyme, on parle d’un placement à terme, garanti, avec un rendement potentiel bonifié.
PGLM : anatomie d’un acronyme
Les placements garantis liés aux marchés offrent la sécurité du capital à 100 % et un rendement variable. En échange de cette sécurité, on abandonne un petit bout de sa liberté ! En général, on a le choix entre des termes de 2 ans à 6 ans, selon les institutions financières. Les PGLM ont le même désavantage que les certificats de placement garantis (CPG) : vous ne pouvez pas retirer votre argent quand cela vous arrange. Il faut habituellement attendre à la fin du terme.
Pourquoi sont-ils plus intéressants que les CPG ? Le niveau de risque que vous prenez varie d’un PGLM à un autre. Selon votre choix, le rendement oscillera de 0 % à illimité. La plupart des PGLM imposent toutefois une limite de rendement lié aux marchés. Par exemple, vous pouvez en trouver avec un rendement minimal de 1 % et un rendement maximal de 8 % par an (ou 24 % sur 3 ans). Quand on atteint le rendement maximal avant l’échéance, on peut d’abord s’en réjouir, puis poireauter un petit peu avant de pouvoir le retirer et l’investir ailleurs. Vous pourriez aussi être malchanceux et finir avec un rendement de 0 %, ce qui serait inférieur à ce qu’un CPG vous offrirait.
Modalités des PGLM : avantageuses pour l’institution financière
Comment votre banque fait-elle fructifier votre argent ? À titre d’exemple, elle peut utiliser des produits structurés pour améliorer le rendement et prêter votre argent à d’autres personnes en échange d’intérêts. Ce que le PGLM a d’intéressant, du point de vue de l’institution, est l’argent qu’elle peut empocher si tout se passe bien. Il faut dire qu’elle assume une part de risque en garantissant votre capital. Toutefois, sur une période de 5 ans, les chances que vous ne fassiez aucun gain ou essuyez une perte avec des fonds de placement plus traditionnels sont assez faibles (mais elles existent). Vous pouvez analyser la performance de quelques fonds que vous avez à l’œil pour vous donner une idée. Avec les PGLM, vos gains seront toujours limités par le maximum imposé et votre institution s’octroiera le reste.
Question d’imposition : c’est un pensez-y-bien
Malheureusement, un autre désavantage colle aux PGLM. Leur rendement est considéré comme un revenu d’intérêt. Pourquoi est-ce un problème ? S’il s’agit d’un compte non enregistré, il sera imposé plus fortement que si vous aviez investi cet argent dans des placements qui vous donneraient du gain en capital. Les revenus d’intérêt des CPG et des PGLM sont imposés selon votre taux marginal d’imposition personnel. Par exemple, si vous faites 5000 $ et que votre taux d’imposition marginal est de 37 %… il va falloir prendre pas mal de REER pour compenser !
Par contre, ce problème est facile à contourner. Détenir votre PGLM dans un CELI est une excellente option pour ne pas payer d’impôt sur les intérêts gagnés, puisqu’il s’agit d’un compte entièrement libre d’impôt, du moment qu’on ne dépasse pas la limite de cotisation.
En tant qu’humain, on est plein de contradictions. On veut du rendement, mais on veut aussi la sécurité. On ne veut pas perdre de l’argent durement gagné. Avec un peu d’expérience, on peut commencer à analyser son comportement pour voir si on a pris de bonnes décisions dans le passé : votre dernier placement garanti, en avez-vous eu besoin, à terme ? Avez-vous regretté de ne pas l’avoir investi ailleurs ? Au contraire, avez-vous perdu de l’argent à la bourse dans une période cruciale de votre vie parce que votre côté gambler avait pris le dessus ?
Le PGLM est pour vous si :
- Vous voulez être sûr sûr sûr de ne pas perdre votre capital initial ;
- Votre horizon de placement est de 3 à 5 ans environ ;
- Vous trouvez les taux des CPG inintéressants et aimeriez avoir la chance d’obtenir un peu plus de rendement ;
- Après quelques calculs et une discussion avec un conseiller en qui vous avez confiance, vous estimez que vous ne vous en tirerez pas perdant ;
- Vous avez analysé toutes les implications du PGLM spécifique dans lequel vous souhaitez investir.