Briser la glace : les coûts à assumer pour élever un joueur de hockey au Canada
Par Maude Gauthier | Publié le 25 juin 2024
En collaboration avec la Banque Royale du Canada
Au Canada, le hockey n’est pas seulement un sport, c’est un mode de vie. Des patinoires de nos cours arrière aux arénas en pleine effervescence, le son des patins qui s’élancent sur la glace est une bande sonore familière dans tout le pays. Mais derrière les exclamations de la foule et le plaisir de la victoire se cache l’investissement financier considérable nécessaire au développement des hockeyeurs en herbe.
Pour de nombreuses familles canadiennes, le rêve de voir leur enfant jouer dans la LNH est à la fois une source de fierté et un engagement financier important. Depuis les premières fois où l’enfant chausse ses petits patins jusqu’aux camps d’entraînement d’élite, les coûts atteignent souvent les limites du budget familial. Selon notre étude, les parents investissent 4 478$ par année, pour un total de 53 735$ lorsque leur enfant atteint l’âge de 16 ans – un chiffre qui souligne l’engagement financier exigé par ce sport.
Faire partie d’une équipe de hockey
Les parents de notre scénario paieraient 933 $ par an pour l’inscription. Cependant, les frais que vous payez peuvent varier en fonction de votre emplacement, de la ligue, des collectes de fonds, etc. Nos prix proviennent des ligues de hockey de North Toronto (NTHL) et de Greater Toronto (GTHL). Nous avons supposé que l’enfant jouait au hockey AA ou AAA.
La plupart des équipes de hockey doivent payer le temps de glace et une assurance responsabilité civile, qui sont inclus dans le prix d’inscription des enfants. Les parents peuvent également devoir payer pour des séances d’entraînement supplémentaires, qui coûtent environ 10 à 15$ chacune. En fin de compte, ce poste de dépense s’élève à 11 920$ sur 12 ans, incluant les séances supplémentaires.
Acheter le bon équipement
Équiper un jeune joueur de hockey avec le matériel nécessaire représente un autre défi financier. L’équipement des jeunes enfants peut être revendu plus tard, car il s’use très peu. En revanche, l’équipement des enfants plus âgés s’use rapidement et ils transpirent davantage. Pour nos calculs, nous avons supposé que les parents achetaient du matériel neuf et le conservaient pendant deux années consécutives. Des taxes s’appliquent à l’équipement, mais comme elles varient d’une province à l’autre, nous avons utilisé les prix hors taxes.
Nous avons utilisé le site Web de Trio Hockey pour établir ces prix. Pour les jeunes enfants, nous avons simplement choisi le moins cher. Pour les enfants plus âgés, nous avons choisi de l’équipement un peu plus dispendieux, et pour les adolescents qui espèrent faire partie d’une ligue professionnelle, nous avons opté pour de l’équipement encore plus dispendieux.
Les parents peuvent s’attendre à dépenser environ 269$ par an pour les enfants de 5 à 8 ans, et jusqu’à 1 357$ pour les adolescents qui aspirent à participer à des compétitions de haut niveau. Sur 12 ans, cet investissement en équipement s’élève en moyenne à 9 190$, soit 766$ par an.
Participer à des tournois
Même lorsqu’ils sont petits, les joueurs de hockey participent à quelques tournois chaque année. En général, il y a au moins un tournoi local, un tournoi régional et un tournoi provincial ou national. Pour estimer les coûts liés aux tournois, nous avons supposé que les tournois locaux et régionaux ne nécessitaient pas d’hébergement.
Pour le tournoi provincial, les familles sont plus susceptibles de faire un séjour à l’hôtel, et pour cela, nous avons compté deux nuits, en supposant une participation à de tels tournois pendant les 12 années de développement du jeune joueur de hockey. Les coûts de transport comprennent la consommation d’essence de 8,9 L/100 KM pour la voiture des parents. Le prix de l’essence était de 164,7 cents le litre au moment de notre analyse.
Dans notre scénario, les parents ont dû se rendre en voiture à trois tournois en effectuant des trajets aller-retour de 114, 384 et 136 km, ce qui représente une facture d’essence de 92$ par an. Pour les séjours à l’hôtel, nous avons supposé que notre famille de Toronto passerait deux nuits à Ottawa pour 463$.
Les frais d’inscription aux tournois varient également, les tournois locaux et ceux destinés aux jeunes enfants étant généralement moins chers. Nous avons calculé 200$ par tournoi pour tous les âges. Le coût moyen des frais de tournoi pour les parents est donc de 600$ par an. Au total, ils paieront 13 859$, ce qui inclut le transport et les séjours à l’hôtel.
Perfectionner les compétences du joueur
Certains parents dépensent pour des camps et des leçons privées afin d’affiner les compétences de leur jeune joueur. De nombreux jeunes participent à ces camps afin d’améliorer leur vitesse de patinage, leur puissance de tir et leur préparation pour la saison à venir. Combien coûtent ces camps? C’est une somme importante qui s’ajoute à la facture.
Pour calculer ces coûts, nous avons fait quelques hypothèses: le joueur participe à un camp par été à partir de 12 ans, plus 10 leçons privées par an à partir du même âge. Nous avons choisi le Hockey Opportunity Camp à titre d’exemple, qui coûte 1 530$ pour la première semaine.
Si l’on ajoute les leçons privées, les coûts augmentent rapidement. L’enfant de notre scénario prend des leçons pour 175$ de l’heure. En comptant l’essence, les parents devront débourser 10 216$ pour cinq années de camps et de leçons privées.
Malgré les formidables obstacles financiers auxquels les familles sont confrontées pour élever un joueur de hockey au Canada, la passion pour ce sport ne faiblit pas. D’un océan à l’autre, les patinoires sont animées par l’énergie des jeunes joueurs qui poursuivent leurs rêves. Alors que les parents continuent de faire des sacrifices pour soutenir leurs athlètes en herbe, il devient évident que l’amour du jeu transcende les préoccupations monétaires. Alors que la prochaine génération de joueurs s’élance sur la glace, animée par le rêve de soulever la Coupe Stanley, une chose reste certaine: le hockey restera toujours l’un des passe-temps préférés des Canadiens, un symbole de notre fierté nationale et d’unité.