Les 12 sources de financement pour le démarrage d’entreprise au Québec en 2023
Par Maude Gauthier | Publié le 27 avr. 2023
Être votre propre patron, ça vous parle? Comme bien des Québécois, vous rêvez peut-être de lancer votre entreprise. Or, passer à l’action est plus difficile. De nombreuses embûches viendront vous mettre des bâtons dans les roues, et en tout premier lieu, l’argent! Où pouvez-vous trouver les fonds nécessaires au lancement de votre entreprise? Voici 12 sources de financement pour le démarrage d’entreprise au Québec.
Démarrer une entreprise, une question d’argent et de planification
La concurrence est féroce pour l’obtention de financement. Comment bien vendre votre projet aux prêteurs et aux organismes qui offrent du soutien? Chose certaine, assurez-vous de pouvoir expliquer clairement votre projet et ses forces. Avez-vous des documents qui appuient votre analyse du marché, un portrait de votre clientèle? Votre modèle d’affaires est-il solide? Votre plan de commercialisation et votre budget sont-ils clairs? Si ce n’est pas le cas, plusieurs organismes, comme la Banque du Canada (BDC) et votre Centre d’aide aux entreprises (CAE) local proposent des outils pour affiner votre stratégie ainsi que des conseils pour améliorer vos compétences entrepreneuriales.
1. Obtenir un prêt du gouvernement ou d’un organisme parapublic
Les gouvernements ont intérêt à stimuler l’économie. Quand l’économie va, tout va (ou presque)! C’est pourquoi ils mettent sur pied divers programmes destinés à injecter des fonds dans les entreprises du Québec. Au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, on dénombre plusieurs avenues de financement.
À titre d’exemple, si vous voulez changer le monde avec votre entreprise à impact positif, Evol offre du financement sous forme de prêts commerciaux entre 20 000$ et 450 000$. Pour l’obtenir, vous devez répondre à plusieurs critères, dont votre contribution à au moins un des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies et une direction assumée par au moins une personne appartenant à une communauté sous-représentée en entrepreneuriat.
La BDC, une société d’état, possède des moyens financiers imposants et ses investissements initiaux peuvent atteindre plusieurs millions de dollars. Lorsque votre entreprise est en démarrage, son partenaire Futurpreneur est une excellente avenue. Il peut vous prêter des fonds pour vous aider à couvrir des frais de démarrage, investir dans le marketing de vos produits ou améliorer votre stratégie de vente, par exemple. Futurpreneur aide les jeunes de 18 à 39 ans avec du mentorat et un financement pour démarrage d’entreprise pouvant aller jusqu’à 60 000$, incluant 20 000$ de Futurpreneur et 40 000$ de la BDC. C’est le moyen idéal d’obtenir un prêt sans garantie à un meilleur taux d’intérêt que celui de la plupart des banques.
2. Demander un prêt commercial à une banque du secteur privé
À part les gouvernements, les banques et les caisses offrent aussi des prêts commerciaux. De façon générale, les entreprises en phase de démarrage ont plus de difficulté à accéder à ces prêts en comparaison aux entreprises mieux établies. Les conditions des prêts varient d’une banque à une autre. Par exemple, la plupart vous demanderont de mettre des actifs en garantie, comme votre maison. Si vous n’avez pas ou que très peu d’actifs, cela diminue considérablement vos chances d’obtenir ce type de prêt. Examinez vos options en termes de prêts commerciaux afin de trouver une institution prêteuse qui accepte les entreprises en démarrage et qui répond à vos besoins.
3. Se tourner vers des sociétés locales et régionales
Une partie du financement des entreprises sur le territoire québécois est administré au niveau local. Des organismes comme le Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL) et PME MTL ainsi que les Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) et Centres d’aide aux entreprises (CAE) pourraient vous aider, si votre entreprise est située sur leur territoire. De tels organismes existent dans toutes les régions du Québec. Ces organismes sans but lucratif font plus que vous financier. Ils vous proposent aussi des ateliers et parfois, de l’accompagnement personnalisé.
Par exemple, le prêt stratégie jeunesse est un programme qui vise à maintenir les jeunes dans les régions. Il est géré par les CAE. Depuis 25 ans, il a aidé 12 000 jeunes adultes de 18 à 39 ans à lancer leur projet. Le prêt peut atteindre une somme de 25 000$ par entrepreneur. Si vous êtes deux, vous pouvez obtenir un total de 50 000$.
4. Lancer une campagne de sociofinancement
Vous croyez avoir une idée suffisamment intéressante pour qu’un grand nombre de personnes souhaite y contribuer avant même que l’entreprise soit lancée? Vous n’avez pas la patience d’attendre votre rendez-vous au CAE ou la date de tombée d’une demande de subvention? Les campagnes de sociofinancement sont une excellente solution pour vous lancer. Selon votre projet, vous pourriez opter pour du sociofinancement par actions (où les personnes qui vous soutiennent obtiennent des actions), par prêts (où les investisseurs prêtent leur argent) ou tout simplement par dons.
La Ruche, qui vise à «activer les idéateurs d’ici», regorge d’options de contributions. Vos alliés peuvent vous faire des dons, offrir de vous prêter du matériel ou vous proposer leur temps et leur expertise. De plus, La Ruche offre un accompagnement humain et son réseau d’alliés financiers vous permet de trouver d’autres sources de financement comme une bourse, une subvention ou un prêt. De nombreuses autres plateformes permettent aussi d’aller chercher du sociofinancement pour le démarrage d’entreprise. Par exemple, on pense à Kickstarter, spécialisé dans les projets créatifs. Il y a aussi GoFundMe et Indiegogo, très connus, qui ratissent large et incluent des projets communautaires et technologiques.
5. Utiliser une carte de crédit d’entreprise
Une bonne carte de crédit d’entreprise est très utile pour plusieurs raisons. D’abord, elle vous permet de séparer clairement vos dépenses personnelles et d’affaires. De plus, elle vient souvent avec une limite beaucoup plus élevée. Plusieurs cartes de crédit d’entreprise vous permettent aussi d’obtenir des récompenses. Pour découvrir laquelle correspond à vos besoins, comparez les cartes de crédit d’entreprise.
Par exemple, la carte de crédit de Platine entreprise d’American Express vous accueille avec une promotion de 120 000 points-privilèges lorsque vous faites 15 000$ d’achats pendant les trois premiers mois et un autre achat 14 à 17 mois après votre adhésion. Elle vous donne donc jusqu’à 1 200$ d’économies. La carte de crédit Mastercard BMO AIR MILES World Elite pour entreprise ne vous coûtera rien en frais d’adhésion la première année, selon son offre de bienvenue actuelle. Vous obtenez aussi un boni de 70 000 points BMO Récompenses la première année en achetant pour 5 000$ au cours des trois premiers mois. Réinvestissez ce montant dans le démarrage de votre entreprise.
6. Recueillir les dons de vos proches
Lancer une entreprise implique souvent d’utiliser ses propres fonds au début. En effet, avant de vous accorder du financement, tout organisme ou prêteur voudra voir vos plans, un prototype ou une autre preuve que le projet est sérieux. Cela se fait sur votre temps personnel et avec votre argent. Mais avez-vous pensé à demander l’aide de vos proches? Vos parents, par exemple, ont probablement votre réussite à coeur. Pourraient-ils vous donner un peu d’argent? Certains amis pourraient aussi être intéressés à investir dans votre projet.
7. Trouver un ange financier pour démarrer votre entreprise
On trouve des anges au ciel comme sur la Terre! Ceux que vous voulez recruter, pour votre entreprise, se trouvent les deux pieds bien ancrés sur terre. Les anges investisseurs sont souvent eux-mêmes des entrepreneurs qui ont pris du galon, des gens fortunés ou des cadres qui aiment particulièrement l’entrepreneuriat et veulent vous encourager. L’émission Dans l’oeil du dragon a popularisé le concept! Un ange financier pourrait vous fournir plusieurs dizaines de milliers de dollars et vous faire bénéficier de son réseau de relations. En échange, il pourrait vous demander une participation dans l’entreprise et le droit de superviser sa gestion.
Le réseau Anges Québec regroupe un grand nombre d’investisseurs de ce type. On y trouve en effet plus de 250 membres répartis dans 15 régions administratives. Au total, ils ont investi plus d’une centaine de millions de dollars dans près de 200 entreprises. Les Anges sont des investisseurs qualifiés selon l’Autorité des marchés financiers. Leurs actifs dépassent 1 million de dollars, ont eu un revenu élevé (200 000$ ou plus) ou ont un actif net d’au moins 5 millions.
Les entrepreneurs qui cherchent à obtenir du financement en provenance d’anges peuvent appliquer directement sur le site d’Anges Québec. Cependant, il existe de nombreux anges qui ne font partie d’aucun regroupement. De plus, les membres d’Anges Québec peuvent également investir sans impliquer Anges Québec. Par conséquent, le meilleur moyen de trouver un ange financier est de contacter ces individus directement.
8. Rejoindre un incubateur pour financer votre démarrage d’entreprise au Québec
Dans les secteurs de la haute technologie (comme la biotechnologie, les technologies de l’information et les technologies industrielles), les incubateurs favorisent l’échange et le partage de locaux et de ressources administratives, logistiques et techniques. Un incubateur pourrait être une bonne solution si vous avez besoin d’un laboratoire pour développer et tester vos produits. L’incubateur vous amènera à créer votre produit minimum viable.
On peut distinguer deux sortes d’incubateurs. Certains sont affiliés à des universités, comme le Centre d’innovation et d’entrepreneuriat District 3, qui aide les entrepreneurs à acquérir des outils, des ressources et des connaissances pour développer leur projet. Vous pourriez y valider votre modèle d’affaires et élaborer votre premier prototype commercialisable. Affilié à l’École de technologie supérieure, le Centech fait partie du top 10 mondial selon UBI Global. Il se concentre plus spécifiquement sur les deeptech et les medtech. D’autres incubateurs sont plutôt des accélérateurs. Au Canada, FounderFuel investit 120 000$ dans chaque entreprise qui participe à son programme d’une durée de 4 mois.
9. Profiter des critères plus souples des programmes pour les jeunes
Il existe des organisations privées qui offrent un encadrement similaire aux programmes gouvernementaux. Par exemple, si vous avez entre 18 et 35 ans et que vous n’avez pas les garanties ou la mise de fonds nécessaires pour obtenir un prêt conventionnel, le programme Créavenir de Desjardins offre une subvention pouvant aller jusqu’à 5 000$ et un crédit d’exploitation de 15 000$ à 30 000$.
10. Obtenir des crédits d’impôts
Tant au fédéral qu’au provincial, une entreprise peut bénéficier de crédits d’impôt qui réduiront ses charges fiscales. Plusieurs crédits d’impôt sont calculés en fonction des salaires que la société verse à des employés qui réalisent des activités admissibles, notamment pour des stages, de la formation et de la recherche. Par exemple, l’Agence du revenu du Canada offre un crédit pour la création d’emplois d’apprentis. Certains crédits sont réservés aux entreprises bien établies, alors que d’autres laissent la porte plus ouverte.
À titre d’exemple, au Québec, si vous oeuvrez dans le développement du numérique ou la production multimédia, vous pourriez avoir droit à certains crédits. Vous devez bien vérifier les critères d’admissibilité pour chaque crédit. Pour avoir droit au crédit pour production multimédia, une société doit avoir un établissement au Québec et détenir une attestation d’admissibilité valide délivrée pour l’année par Investissement Québec, entre autres. Investissement Québec est une société d’État qui a le mandat de favoriser le développement économique de la province. Si vous répondez aux critères, une partie des salaires et des dépenses en sous-traitance peuvent être couvertes par le crédit d’impôt.
Normalement, vous demandez ces crédits au moment ou après votre déclaration annuelle. Cependant, si vous avez besoin de liquidités à l’avance, vous pouvez encore une fois vous tourner vers Investissement Québec, qui propose (entre autres choses) le financement de crédits d’impôts. La société d’État vous fournit rapidement la somme que vous recevriez normalement après votre déclaration de revenus.
11. Avoir un projet pilote pour générer des revenus de ventes
Un projet pilote peut non seulement vous permettre de tester votre produit, mais aussi de comprendre comment il est accueilli par votre clientèle cible. Il vous aide à valider votre modèle d’affaires et à y apporter des ajustements tôt dans le processus. Les ventes de ce produit minimum viable peuvent alors servir à financer le développement de l’entreprise.
12. Demander une subvention à l’emploi pour financer le démarrage de votre entreprise au Québec
Obtenir de l’argent qu’on n’aura jamais à rembourser, c’est génial. Les organismes gouvernementaux n’offrent pas que des prêts. Parfois, vous pouvez obtenir une subvention pour appuyer votre recherche et développement et améliorer votre productivité. À cet égard, Mitacs soutient le démarrage d’entreprise en subventionnant l’embauche de stagiaires pour accélérer votre développement. Le gouvernement québécois offre aussi des subventions salariales via Emploi Québec. Celles-ci peuvent couvrir plus de la moitié du salaire de la personne embauchée pendant 30 semaines, voire plus.
Les personnes qui se trouvent dans une situation précaire et qui sont intéressées par le travail autonome bénéficient d’une avenue supplémentaire. Le programme Soutien au travail autonome d’Emploi-Québec s’adresse aux personnes qui comptent lancer une entreprise individuelle et qui sont des prestataires de l’assurance-emploi, de l’aide sociale, sans emploi et sans soutien public du revenu, ou encore des travailleurs à statut précaire. Il permet d’obtenir un certain salaire pendant un maximum de 52 semaines.