Éducation financière des enfants : du cochon rose à l’achat d’actions
Par Maude Gauthier | Publié le 20 juil. 2023
En tant que parent, on aimerait que nos enfants prospèrent dès les débuts de leur vie adulte et ne fassent pas les mêmes erreurs que nous. Une éducation financière solide, avec une connaissance des rouages du marketing, ainsi que de la pertinence de l’épargne et de l’investissement, pourrait faire toute une différence dans leur vie de jeune adulte. Comment les mettre sur la voie de la réussite en matière de budget, d’épargne et d’investissement ? Trop complexe pour les tout-petits, inintéressant aux yeux de votre ado, jusqu’où devrait-on aller dans leur éducation financière?
[Offer productType=”OtherProduct” api_id=”64e617255c8ee578f32b6e74″]Avant d’acheter des actions de Lego, on apprend à planifier
Certains parents achètent des actions d’entreprises que leurs enfants aiment, dans le but de leur faire plaisir et susciter leur intérêt. C’est sûr que Lego ou Disney, c’est pas mal plus cute qu’une compagnie pétrolière. Cela les incite peut-être à investir, mais est-ce suffisant et efficace pour leur apprendre les bases d’une bonne santé financière ? Pris isolément, l’achat de quelques actions n’est probablement pas le meilleur moyen de leur inculquer une éducation financière solide !
Les enfants ont une attirance naturelle pour tout ce qui brille, comme les dollars. Même les cartes de toutes sortes les intriguent, sans distinction entre le crédit et les points chez Métro. Assez tôt, les enfants peuvent comprendre la notion d’échange : un objet contre de l’argent. C’est ce qu’il se passe quand ils vous demandent d’acheter un cadeau et remettent fièrement le peu d’argent comptant que vous traînez sur vous à la caissière pour obtenir leurs tatouages temporaires.
Qu’est-ce qu’un besoin ? Qu’est-ce qu’un désir ? Questions essentielles qu’ils devront apprendre à se poser. Ils devraient peu à peu devenir capables de se demander s’ils utiliseront réellement ce qu’ils veulent acheter. Si la réponse est oui, quand et comment ? Y a-t-il des alternatives, comme un service de prêt ? Selon l’âge de l’enfant, vous pouvez aussi introduire des comparaisons de prix pour des objets similaires.
Pour les initier à l’épargne, on peut utiliser des techniques maison ou se tourner vers des jeux de société. Monopoly et Jour de paye sont deux grands classiques de jeux de société. Un exemple de technique maison ? Fabriquez-leur deux tirelires, une pour les dépenses courantes (les bonbons et le cinéma) et une pour l’épargne pour un projet à moyen terme (un nouveau vélo ou un iPhone, pourquoi pas). Ajoutez une jolie photo de l’objet convoité sur la tirelire qui lui est réservée, pour les ramener à l’ordre si l’envie leur prend de piger dedans !
De cette manière, en poursuivant leur éducation financière, vos enfants seront fins prêts à ouvrir leur premier CELI à 18 ans et à soupeser les pour et les contre de quelques fonds d’investissement.
Apprendre à investir, pas à pas
Se soucier de leur éducation financière dans son ensemble ne devrait pas vous empêcher de vivre l’excitation de la Bourse en famille ! Comment procéder ?
On peut commencer par discuter avec un enfant de ses objectifs, par exemple un voyage ou un achat dispendieux. (Mon petit doigt me dit que seule une minorité d’enfants s’intéresseront à la retraite.) Ensuite, on aborde le niveau de risque approprié à cet objectif, qui deviendra une perche pour accrocher son intérêt à des notions abstraites.
Votre enfant aura probablement, comme nous tous, quelques biais. Souhaite-t-il investir l’ensemble de son pécule dans sa compagnie préférée ? La familiarité avec une entreprise n’a pourtant aucune incidence sur la qualité de l’investissement. Vous pourriez plutôt le diriger vers un fonds avec une diversification un peu plus intéressante. Vous resterez maître de ses investissements, légalement, en possédant le compte à votre nom.
Une option intéressante est de privilégier son REEE en l’incluant dans la discussion. Il pourrait ainsi participer aux choix de placements et voir l’impact des subventions.
Vous pouvez aussi tout à fait faire l’exercice sans réellement ouvrir de compte. Un fichier de suivi avec un montant fictif qui calque un indice boursier ou un placement que vous avez vous-même fonctionnera probablement tout aussi bien avec une adolescente à qui on promet de lui remettre un « vrai » montant à la fin de l’exercice. Une option alternative est de lui ouvrir un compte simulateur de négociation avec TMX.
En maîtrisant peu à peu l’art du budget équilibré, de l’épargne et de l’investissement, vos enfants auront toutes les chances commencer leur vie financière du bon pied. Qui sait, ils deviendront peut-être de redoutables traders sur les parquets de la Bourse !