Quoi faire avec votre REER quand la Bourse s’effondre
Par Clément Deffrenne | Publié le 13 avr. 2022
Nombreux sont les investisseurs qui se sentent mal à l’aise face aux montagnes russes des marchés boursiers. Si vous avez un REER ou un CELI dont la valeur a fondu en temps de crise, vous avez sûrement ressenti ce malaise. Voici ce que vous devez savoir à propos vos placements de retraite si les dernières turbulences boursières vous ont rendu inquiets.
Comprendre vos placements
Pour ne pas trop paniquer au sujet de vos comptes de retraite, il est important de comprendre comment ils fonctionnent.
Le Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est un type spécial de compte épargne qui aide les Canadiens à épargner pour leur retraite.
Les cotisations que vous versez sur un REER sont déduites de votre revenu imposable, ce qui permet de reporter une partie de l’impôt à payer à plus tard.
Vous pouvez détenir divers placements dans votre REER, comme des actions, des obligations, des CPG et des fonds communs de placement. Plus vous êtes jeunes et plus votre tolérance au risque est élevée, plus le pourcentage d’équité (des actions) dans votre portefeuille devrait être grand.
En temps de crise, la valeur de votre équité va chuter, tandis que la valeur de vos titres à revenus fixes devrait augmenter ou rester la même. Les titres revenus fixes rapportent généralement moins que l’équité, mais permettent une plus grande stabilité. Aussi, en temps de crise, une partie des titres à revenus fixes pourra être vendu pour acheter des actions ou des fonds d’équité à des prix dérisoires.
Connaître son horizon de placement
Au début de votre carrière, lorsque vous commencez à cotiser à vos REER, vous êtes jeune et disposez d’un avantage: le temps. Vous avez encore plusieurs années de travail et donc de cotisation devant vous. Si la valeur de votre REER a fondu, mais que vous n’aurez pas besoin de cet argent avant des décennies, pas besoin de vous inquiéter. Lorsque vous aurez besoin de votre argent, le marché aura remonté!
Cependant, à l’aube d’acquérir une maison, d’avoir des enfants, ou tout simplement à l’approche de l’âge de la retraite, vous souhaitez sécuriser votre capital. Vous allez donc être plus prudent et favoriserez des catégories d’actifs moins risquées comme les obligations et les CPG (titres à revenus fixes), qui ont la particularité d’offrir des rendements garantis.
Ainsi, même en cas de baisse du marché boursier, vous aurez le temps de vous rétablir si vous êtes plus jeune et vous serez mieux protégé contre les fluctuations à l’approche d’importants projets ou de la retraite.
Que faire de vos REER en période de crise ?
«Rien ne sert de courir, il faut partir à point». On connait tous la fable du lièvre et de la tortue, où c’est la patience et la régularité qui ont permis de gagner la course. Cela vaut aussi pour les investissements.
Alors oui, regarder le solde de son compte chuter n’est pas plaisant, mais selon Holly Donaldson, ce n’est pas le moment de paniquer. La vente est la dernière chose que vous voulez faire, car vendre signifie acter vos pertes. Cependant, les liquidités que génèrent votre compte, ainsi que vos cotisations – qu’il ne faut d’ailleurs pas arrêter – peuvent être utilisées pour acheter plus d’actifs, à des prix défiant toute concurrence.
Holly Donaldson suggère d’ignorer le flux d’informations s’il vous fait paniquer. Il est important de garder un oeil sur ses placements, mais il peut-être préférable de consulter son portefeuille tous les trimestres plutôt que tous les jours. Il faut généralement un à deux ans au marché boursier pour se corriger, de sorte qu’un seul jour de volatilité, ou même quelques semaines, ne devrait pas changer votre stratégie à long terme.
Éviter le stress des fluctuations horaires de vos investissements est essentiel, non seulement pour votre portefeuille, mais aussi pour votre santé mentale. Si votre portefeuille est correctement diversifié, vous n’avez pas de soucis à vous faire.