Que faire avec l’héritage d’un grand-parent?
Par Maude Gauthier | Publié le 20 juil. 2023
Certaines personnes sont très proches de leurs grands-parents, alors que d’autres les côtoient à peine. Les aînés laissent la plupart du temps un héritage à leurs enfants après leur décès, mais il arrive aussi que les petits-enfants en récoltent directement une partie. Il se peut même que cet héritage vous arrive par surprise, un peu comme un cadeau tombé du ciel! Une fois remis de vos émotions et le deuil traversé, que ferez-vous de cet argent? Voici cinq conseils qui, je l’espère, vous seront utiles!
1. Attendre avant de prendre une décision
La perte d’un être cher est toujours un moment difficile à passer. Le deuil peut vous rendre vulnérable et vous faire tomber dans le piège des décisions impulsives. C’est pourquoi il est préférable d’attendre avant de choisir quoi faire avec l’héritage. Ça tombe bien, parce que la liquidation d’une succession peut prendre plusieurs mois. Utilisez-les pour réfléchir à vos priorités et à une stratégie.
2. Honorer la mémoire de l’être perdu
Votre grand-père a-t-il exprimé ses volontés ou ses préférences quant à l’utilisation des actifs légués? Si vous n’aviez pas de relation profonde avec lui et s’il valorisait la liberté de chacun, ne soyez pas gêné de dépenser ou d’investir cet argent comme bon vous semble.
Dans le cas où vous aviez une relation significative, demandez-vous si vous souhaitez utiliser l’argent conformément à ses préférences ou d’une manière qui le représente bien. Par exemple, s’il était un grand voyageur, partirez-vous faire le tour du monde en voilier? S’il était un entrepreneur, vous découvrirez-vous une fibre entrepreneuriale? Est-ce qu’une petite partie de votre héritage ira dans la cryptomonnaie? Est-ce que tous vos placements respecteront les critères ESG (environnement, société, gouvernance)? Bonne idée pour honorer un grand-papa un peu écologiste!
3. Recueillir des informations sur la fiscalité
Au Canada, l’argent laissé en héritage n’est pas imposable pour celui qui le reçoit. S’il y a de l’impôt à payer, le liquidateur de la succession s’en charge avant que la somme vous soit remise.
Par contre, ce que vous ferez de cet argent pourrait être sujet à l’impôt. Par exemple, si vous investissez dans des placements non enregistrés, vous réaliserez des gains en capital (ou des pertes) à déclarer à la vente de ces derniers. De manière similaire, si vous achetez un immeuble à logements, vous générerez des revenus imposables par le biais des loyers. Bref, plusieurs projets qui vous rapporteront de l’argent risquent de vous faire payer de l’impôt, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’en valent pas la peine!
Pour chaque projet et chaque investissement que vous souhaitez faire, examinez l’impact fiscal des divers types de placements et de comptes, ainsi que celui d’agir en tant que personne physique ou morale, par exemple.
4. Rembourser des dettes
L’appât du gain peut nous faire prendre de grands risques. Et il est rarement de bon conseil. Utiliserez-vous l’héritage pour démarrer un projet audacieux dont vous espérez tirer un rendement élevé? Si vous êtes endetté, vous devriez réfléchir à nouveau avant de passer à l’action.
Plus souvent qu’autrement, il est plus futé de rembourser des dettes que d’investir. Par où commencer? Par vos cartes de crédit à taux d’intérêt élevé. À 20 % d’intérêts, ce choix saute aux yeux. Songez aussi aussi à rembourser votre marge de crédit et à effectuer une remise hypothécaire. Cette décision est moins facile à prendre, car elle dépend de leurs taux d’intérêt respectifs et elle n’est pas toujours la plus avantageuse.
Supposons que vous recevez un héritage immobilier en 2021. C’est un euphémisme de dire que le marché se porte bien. Il est à l’avantage des vendeurs. Pourquoi ne pas vendre l’immeuble et régler vos dettes avec la somme empochée? L’alternative est de le louer ou de l’habiter vous-même. La location pourrait aussi vous permettre de rembourser vos dettes, quoique moins rapidement.
5. Choisir les meilleurs véhicules de placement
En suivant le conseil numéro 3, vous avez peut-être réalisé que vous pouvez cotiser davantage à votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Comme son nom l’indique, c’est une excellente façon de ne plus jamais se soucier de l’impôt à payer sur la somme investie. Lorsque vous la retirez, en espérant qu’elle ait fructifié, vous n’aurez rien à payer sur le montant total.
Si vous avez un revenu élevé, le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est à considérer. L’argent du grand-père servira en quelque sorte à assurer la sécurité financière de vos propres vieux jours. Il peut aussi vous aider pour un retour aux études et l’achat d’une première habitation.
Pour ceux qui ont des enfants, placer une partie de l’héritage dans un régime enregistré d’épargne-études et acheter une assurance vie sont d’autres exemples d’options à envisager. En réalité, celles-ci sont nombreuses et vous opterez peut-être pour une combinaison d’un peu de tout. Plus vous recevez un gros montant en héritage, plus vous avez intérêt à demander d’être accompagné par des professionnels.