Pourquoi vous devriez investir en Bourse en amoureux

Par Julien Brault | Publié le 06 déc. 2022

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Table des matières

    Depuis qu’on a lancé notre app dans l’App Store, un phénomène curieux s’est manifesté. Plusieurs utilisateurs de l’app m’ont écrit pour me demander pourquoi ils ne pouvaient pas synchroniser plus d’un compte de courtage en ligne de la même institution. On n’avait pas offert cette possibilité dans l’app, car on se disait que si une personne ajoutait deux comptes distincts de la même institution, c’était probablement par erreur.

    J’ai donc questionné les utilisateurs qui souhaitent ajouter un deuxième compte auprès d’un même courtier à escompte. J’étais curieux de savoir ce qu’ils voulaient faire avec l’app. Une de mes théories était qu’ils étaient peut-être des conseillers en placement à qui des clients avaient demandé leur avis sur leur compte de courtage en ligne.

    J’avais tort. Il s’agissait de maris qui géraient le compte de courtage de leurs épouses. Je n’ai pas accès aux données individuelles des utilisateurs, alors, je n’ai aucune idée si ces maris avaient de bons rendements ou non.

    Ce que je sais, par contre, c’est que Fidelity, qui exploite l’une des plateformes de courtage les plus populaires aux États-Unis, a fait une étude pour déterminer quel était le sexe le plus fort parmi les investisseurs autonomes.

    Investir en Bourse comme une femme

    L’étude de Fidelity se base sur pas moins de huit millions de comptes d’investissements, et le résultat était catégorique. Non seulement les femmes épargnent plus, mais elles obtiennent un meilleur rendement sur leur portefeuille.

    Ça ne veut pas dire que les femmes ont une meilleure capacité à prédire le futur que les hommes. En fait, ceci n’est pas basé sur une étude, mais je peux vous assurer que personne ne sait de quoi le futur sera fait: pas plus les futuristes de la Silicon Valley que les gestionnaires de portefeuilles de Wall Street. Ce n’est pas pour rien que la grande majorité des fonds communs de placement gérés par des gestionnaires professionnels n’arrivent pas à battre le marché si on déduit leurs frais de leurs rendements.

    Si les femmes ne sont pas capables de prédire le futur, que font-elles différemment? En gros, deux choses. Premièrement, elles font beaucoup moins de transactions que les hommes. Ce comportement leur permet d’économiser sur les frais de courtage, mais surtout, leur patience leur permet d’éviter de se laisser emporter par leurs émotions. En effet, beaucoup de petits investisseurs vont vendre après une chute des marchés, ou acheter des titres spéculatifs à leur sommet, des erreurs qui peuvent leur coûter très cher.

    L’autre qualité qui fait des femmes des naturelles en termes d’investissement boursier est leur propension à prendre moins de risques que les hommes. Certes, les risques sont inhérents à l’investissement boursier. Mais les hommes, qui tendent avoir une tolérance au risque plus grande, tendent à vouloir maximiser leurs rendements sans réfléchir au risque. Or, à long terme, les investisseurs qui ont plus de succès sont ceux qui parviennent à maximiser leurs rendements ajustés pour le risque.

    Hardbacon pour les couples

    L’analyse de portefeuille réalisée par notre app aide les investisseurs à mieux gérer leurs risques, à mieux comprendre la relation entre le marché boursier et leur portefeuille, de même qu’à minimiser leurs frais. Par contre, notre application a ses limites, puisque les investisseurs autonomes qui l’utilisent demeurent dans le siège du conducteur quand vient le temps d’investir via leurs courtiers en ligne.

    Ce qui me ramène aux maris qui gèrent le portefeuille boursier de leurs épouses. Ce n’est pas une mauvaise idée d’utiliser Hardbacon pour avoir une vue globale des finances d’un couple. Par contre, je pense que les épouses devraient aussi télécharger Hardbacon sur leur iPhone, et y synchroniser leurs comptes de courtage au même titre que ceux de leur mari.

    Cette agrégation des comptes d’investissement et les analyses de Hardbacon devraient permettre aux couples d’amorcer une conversation constructive sur leurs investissements, et même sur leurs objectifs de vie. De plus, deux têtes valent mieux qu’une seules quand vient le temps de prendre des décisions aussi importantes que celles qui relèvent de l’investissement. Après tout, y a-t-il des époux ou des épouses qui achèteraient une nouvelle maison sans en parler leur douce moitié?

    Mon petit doigt me dit que, malgré les rendements supérieurs des femmes, il y a peu de couples où c’est Madame qui gère tous les investissements. Or, j’ose espérer qu’après la lecture de ce texte, l’inverse du phénomène évoqué au début de l’article va se produire. En effet, plus de femmes devraient gérer le compte de courtage de leur mari… 

    Je ne dis pas ça pour être politiquement correct. Je dis ça parce que ça permettrait à un paquet de couples de s’enrichir plus vite. Ça permettrait aussi à un paquet de gars de s’acheter un bateau de pêche et à un paquet de filles de se payer un «walk-in closet» ou ce dont les femmes rêvent en général.

    Dans le cas de ma femme, elle rêve d’une Saab des années 1980 pour des raisons qui m’échappent, moi qui n’a même pas de permis de conduire… Et maintenant que j’y pense, j’ai vidé tous mes comptes de courtage pour me lancer en affaires, ce qui est extrêmement risqué. À bien y penser, je devrais confier la gestion de mon compte de courtage à ma femme.

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    Julien a co-fondé Hardbacon pour aider les Canadiens à prendre de meilleures décisions en matière d’investissement. Depuis, il a levé plus de trois millions de dollars et conclu des partenariats stratégiques avec des institutions financières de partout au pays. Avant de lancer Hardbacon, Julien a partagé sa passion pour les finances personnelles et la Bourse en tant que journaliste économique pour Les Affaires. Il a aussi passé le Cours sur le commerce des valeurs mobilières au Canada (CCVM) et, au fil des ans, a collaboré à différents médias incluant Radio-Canada, LCN et Urbania.