Que sont les FNB mondiaux versant des dividendes?
Par Maude Gauthier | Publié le 20 août 2023
Le marché canadien compte plusieurs centaines de fonds négociés en Bourse (FNB). Ceux-ci permettent de s’exposer à toutes les catégories d’actifs en échange de frais assez faibles. C’est pour cette raison qu’ils sont populaires auprès des investisseurs passifs. Certains FNB reproduisent des indices contenant des milliers de titres, alors que d’autres sont très concentrés dans certaines niches. La multitude de fonds disponibles rend toutefois la tâche des investisseurs plus ardue. Comment s’y retrouver? On s’intéresse ici aux FNB mondiaux avec dividendes.
L’attrait du FNB à dividendes
La sélection d’un FNB versant des dividendes s’inscrit dans une stratégie de placement qui vise à la fois à générer un flux de revenus passifs et à accumuler du gain en capital à long terme. Qu’est-ce qu’un dividende? C’est de l’argent versé mensuellement, à chaque trimestre ou annuellement aux investisseurs par une entreprise ou un fonds.
On peut réinvestir les dividendes pour qu’ils contribuent à générer encore plus de revenus, ou les encaisser pour faire de folles dépenses immédiatement! Les FNB mondiaux qui emploient des stratégies axées sur les dividendes sont donc intéressants pour les investisseurs cherchant des revenus provenant d’actions.
La distribution des revenus par part peut varier significativement d’un FNB à un autre. Dans leurs fiches d’information, vous verrez des chiffres comme 6 cents par part ou 12 cents par part. La plupart fournissent aussi ce rendement en pourcentage, soit 2% ou 3%, voire 6%. Les frais associés à la gestion de ces fonds sont aussi assez variables, mais la majorité des fonds de dividendes mondiaux ont un ratio de frais de gestion (RFG) inférieur à 1%. Il y a tout de même certains fonds à gestion active dont les frais grimperont au-dessus de ce pourcentage.
Les FNB de dividendes mondiaux sont-ils risqués?
Mondial ne signifie pas automatique diversification parfaite! Les dividendes ne constituent pas une garantie contre la volatilité, même si on a tendance à penser que ces fonds sont généralement plus stables que le marché général. Rien ne nous assure que les entreprises ou les autres fonds qui composent un FNB pourront maintenir les versements de façon constante à travers le temps. C’est en leur pouvoir de les modifier ou de cesser de les verser. Il est tout de même plus simple de confier ce travail à un fonds que de sélectionner soi-même des compagnies selon leurs bilans et leurs attributs, comme leur historique de croissance des dividendes.
La concentration des titres dans certains secteurs d’activités est source de risque pour ces FNB. Par exemple, le domaine de la finance, incluant les banques et les sociétés d’assurances, celui de l’énergie et celui des télécommunications peuvent y être surreprésentés. Si vous achetez vous-même plusieurs FNB, il faut voir comment l’ajout d’un FNB mondial qui verse des dividendes s’intègre à la diversification de votre portefeuille. À partir d’un certain point, il faut soit devenir expert ou en consulter un (vrai) pour éviter les pièges de la concentration.
Quelques exemples de FNB mondiaux versant des dividendes
À l’aide des outils proposés par Morningstar, j’ai comparé trois FNB mondiaux de dividendes. Leurs frais peuvent varier significativement en raison de leur stratégie propre. Certains FNB investissent davantage dans le secteur bancaire, comme Vangard, d’autres dans la technologie, comme TD, et d’autres encore dans l’alimentation et la santé, comme iShares.
FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés mondiales à dividendes élevés (ZWG) vise à générer un revenu et fournir une appréciation du capital à long terme tout en atténuant le risque par l’utilisation d’options d’achat couvertes. Sa répartition géographique se concentre à 74% en Amérique, 20% en Europe et 6% en Asie. Son ratio de frais de gestion est de 0,71% et son rendement annualisé des distributions est de 6,84%.
iShares Core MSCI Global Quality Dividend Index ETF (XDG) tente de reproduire le rendement de l’indice MSCI World High Dividend Yield. Il investit notamment dans des titres de FNB iShares. Il se concentre à 61% en Amérique, à 27% en Europe et à 12% en Asie. Son alléchant ratio de frais de gestion est de 0,22%. Le rendement de ses distributions est de 3,62% ou 0,07$ par part.
Le FNB à gestion active de dividendes bonifiés mondiaux TD (TGED) vise à obtenir un revenu et à générer une croissance modérée du capital en investissant principalement dans des titres de participation productifs de dividendes d’émetteurs situés à 69% en Amérique, 17% en Europe et 14% en Asie. Son RFG est de 0,71% et son rendement en dividendes est de 1,48%.
Vangard Global Dividend Series F (VIC200) cherche à offrir un niveau de revenu courant supérieur à la moyenne ainsi qu’une croissance du capital à long terme. Sa répartition géographique est à 50% en Amérique, 33% en Europe et 17% en Asie. Son RFG est de 0,50% et il distribue 0,11$ de revenus par part.
Vos revenus s’envoleront-ils en impôts?
Ça se pourrait bien! Puisque ces FNB génèrent du rendement sous forme de dividendes et de gain en capital, il faut bien en évaluer les conséquences fiscales. Des règles différentes s’appliquent aux dividendes canadiens et étrangers, détenus en CELI, REEE, REER ou compte non enregistré. Les comptes enregistrés comme le CELI ne vous mettent pas nécessairement à l’abri de l’impôt étranger, retenu à la source par certains pays.
La façon dont un FNB accède aux actions étrangères et le type de compte influencent la retenue d’impôt. Par exemple, pour un FNB coté au Canada, les retenues d’impôt américain et étranger sont parfois récupérables. Dans tous les cas, il serait plus sage de consulter un comptable ou un fiscaliste afin d’avoir l’heure juste quant à votre situation personnelle. Cette consultation pourrait vous sauver bien des soucis!