Peter Adeney, le Canadien-Américain qui a pris sa retraite à 30 ans

a person with his arms crossed

Derrière le pseudonyme M. Money Moustache, se cache Peter Adeney, un charismatique blogueur financier né en Ontario il y a 46 ans, connu pour avoir pris sa retraite à 30 ans. Dans un monde où économiser des sommes importantes n’est pas à la portée de tous, Peter Adeney a connu un parcours financier atypique : prendre sa retraite à 30 ans n’était pas gagné d’avance pour lui. Comment s’y est-il pris?

 

Comment M. Money Moustache gagne-t-il sa vie?

Employé d’une société de logiciels, Peter Adeney a gagné assez d’argent pour prendre sa retraite à 30 ans. Il a ainsi participé à la renommée du mouvement FIRE, un acronyme signifiant « Indépendance Financière, Retraite Hâtive ».

Cependant, ce n’est pas en gagnant des millions de dollars que Peter Adeney a pu prendre sa retraite si tôt. En tant qu’ingénieur logiciel, son salaire de quelques dizaines de milliers de dollars était assez standard dans l’industrie. Peter a fait la différence en plaçant environ 600 000$ dans un compte d’épargne au cours de sa vie active en plus de posséder une maison d’une valeur de 200 000 $ sans prêt hypothécaire.

Dans un monde où la majorité d’entre nous accumule des dettes au cours de nos premières années de travail, Peter s’est lancé le défi de vivre en-dessous de ses moyens, afin de constamment faire croître sa valeur nette. Il a évité certains pièges tels que souscrire à un prêt d’études, payer trop cher pour une maison ou se laisser tenter de mener une vie luxueuse au-dessus de ses moyens.

Peter affirme que, même s’il continue à gagner de l’argent durant sa retraite, s’enrichir ne lui est pas nécessaire car les actions et les FNB qu’il détient dans son compte de courtage génèrent suffisamment de liquidités pour maintenir son mode de vie actuel. Cette affirmation n’est pas aussi farfelue qu’il n’y paraît. En effet, M. Money Moustache ne dépense que 24 000 $ par année pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

 

Les débuts de M. Money Moustache

Peter Adeney a grandi à Caledonia, en Ontario, d’une mère institutrice et artiste et d’un père agent de publicité qui ne travaillait pas dans le créneau lucratif des publicités sur le tabac et l’alcool. Peter Adeney n’a pas grandi dans une famille particulièrement riche. Un de ses souvenirs d’enfance les plus marquants est le fait que sa famille ne possédait pas de télévision par câble à la maison, ni de voiture stationnée dans les rues de leur ville natale.

Il décrit son père comme un homme extrêmement frugal, alors que sa mère se contentait de suivre tant bien que mal ce mode de vie. Ses deux sœurs aînées sont ingénieures et son frère cadet est un chanteur de rock indépendant dont le nom de scène est Wax Mannequin. Dans cette famille aux styles divers, vivre dans la frugalité est loin de faire l’unanimité. Sa sœur Kathryn est une adepte de la frugalité, mais son mari ne suit pas pour autant ce mode de vie.

Plus jeune, Peter a occupé divers petits boulots comme tondre la pelouse pour 5$. À ce moment déjà, il dépensait rarement cet argent pour s’acheter des biens matériels. Au lieu de cela, il repassait les billets de 5$ avec un fer chaud et les rangeait dans un album. Dès son plus jeune âge, Peter avait conscience de la valeur d’un dollar. À ce moment, il se répétait le mantra selon lequel « La fortune d’un millionnaire se bâtit un billet de dix dollars après l’autre ». En s’initiant à la littérature financière et d’investissement à 17 ans, il s’est mis à penser de façon plus ambitieuse.

 

La vie professionnelle de M. Money Moustache

Une fois son diplôme d’ingénieur en poche, Peter a débuté sa carrière à Newbridge Networks en 1997, une entreprise d’Ottawa. En 1999, à vingt-quatre ans, il s’est installé au Colorado et a lancé sa propre compagnie, Carrier Access. Il a fini par abandonner ce projet pour être recruté par Cisco afin de faire de la cryptographie. Il a officiellement pris sa retraite en 2005, après avoir essayé plusieurs autres aventures professionnelles, dont l’immobilier.

Peter a créé le pseudonyme M. Money Moustache pour partager son succès dans la gestion de l’argent et pour inciter les gens à réfléchir à l’impact de leurs décisions financières quotidiennes sur leur avenir. Pour beaucoup, M. Money Moustache est l’un des plus ardents défenseurs du mouvement FIRE.

Au fil de son blog « M. Money Moustache », Peter est devenu une figure de proue du Mouvement FIRE :  un « homme ordinaire » qui a su réaliser le rêve de tant de gens. Longtemps, Peter a gardé son identité secrète. Il est progressivement sorti de son anonymat en se cachant derrière le personnage de « M. Money Moustache ». Si l’histoire de M. Money Moustache vous intéresse, cliquez ici pour en lire les détails.

 

M. Money Moustache en 2021

À ce jour, Peter Adeney continue de vivre la vie frugale qu’il prône constamment. Il se déplace majoritairement à pied ou à vélo, son auto ne lui sert qu’à transporter des choses lourdes. Sa famille effectue moins de trois pleins d’essence par an. Peter affirme qu’être un meilleur père pour ses enfants est l’une des principales raisons pour lesquelles il a pris sa retraite si jeune. Cependant, le parcours de Peter reste encore un sujet de controverse parmi les détracteurs du mouvement FIRE.

Dans son blog, M. Money Moustache énumère de nombreuses raisons pour lesquelles la classe moyenne ne devrait pas vivre au-delà de ses moyens, ni posséder des choses qui n’ajoutent pas de valeur à leur vie. Son blog est un forum actif où les discussions sur le fait d’investir sur soi-même, la vie frugale, et la retraite anticipée sont les principaux sujets de discussion. Partout dans le monde, les « Mustaciens » (surnoms que se sont donnés les fans de M. Money Moustache) organisent des rencontres en personne au cours desquelles ils partagent leurs idées sur la vie frugale, le bonheur et la retraite anticipée. En 2017, Peter a inauguré le siège social du mouvement M. Money Moustache à Longmont : le Bâtiment du Siège Social Mondial du MMM.

Arthur Dubois est un rédacteur spécialisé en finances personnelles chez Hardbacon. Depuis qu’il s’est installé au Canada, il a réussi à construire sa cote de crédit à partir de zéro et a commencé à investir en Bourse. En plus de son travail chez Hardbacon, Arthur a collaboré au journal Metro ainsi qu’à plusieurs autres publications.