Quatre avantages surprenants du compte REER

Par Lamia Boucheneb | Publié le 20 août 2023

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Table des matières

    À chaque début d’année, on entend parler de REER à profusion. Tout d’abord, qu’est ce qu’un REER? C’est un régime enregistré d’épargne retraite, donc un compte d’épargne distinct qui vous appartient qui peut être ouvert auprès de votre banque, d’un planificateur financier, d’une plateforme de courtage à escompte ou d’un robot-conseiller. Il sert aussi, communément, d’outil de réduction d’impôts. Pour tout savoir du REER, consultez cet article.

    Pourquoi la frénésie les entourant à chaque début d’année? Le délai pour y cotiser est 60 jours suivant la fin d’année d’imposition pour laquelle on se prépare à remplir une déclaration d’impôts. Donc vers la fin février ou début mars, dépendamment des jours ouvrables et des années bissextiles. Voici quatre avantages de contribuer à votre REER – trois d’entre eux n’ont rien à voir avec la retraite.

    1. Cagnotte pour acheter une maison ou payer vos études

    Il est possible de retirer jusqu’à $25,000 de votre REER pour payer l’acompte sur l’achat d’une première maison (ou d’une autre maison si vous n’avez pas acheté de propriété depuis 5 ans) grâce au Régime d’accession à la propriété (RAP). Il est également possible de retirer $20,000  (plafond annuel de $10,000) de votre REER pour payer vos études ou ceux de votre conjoint grâce au régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) pour autant que vous remettiez intégralement ces sommes dans le REER. Le délai de remboursement des sommes retirées est de 15 ans pour le RAP et de 10 ans pour le REEP et doit être amorcé à partir de la deuxième année suivant le retrait du REER pour le RAP et soit à partir de la deuxième ou cinquième année pour le REEP selon votre déclaration d’impôt.

    2. Financement d’entreprise

    Un REER étant, par définition, de l’argent épargné et placé en vue de le faire fructifier pour la retraite, vous pouvez en retirer une somme, non imposable, afin d’acheter des actions d’une entreprise privée, sans restriction quant au stade ou est rendue l’entreprise, donc bonne nouvelle si vous êtes en démarrage. Votre mise de fonds dans votre entreprise peut donc être considérée comme une cotisation au REER, imposable si retirée et sans obligation d’être remboursée, contrairement au RAP et au REEP dont il est question plus loin.

    Vous et les personnes liées à vous, c’est à dire les membres de votre famille, ne pouvez détenir plus de 10% des actions de la compagnie pour un maximum de 25,000$. Autrement, des pénalités comme un taux d’imposition de 50% sur le placement et de 100% sur les revenus générés par ce dernier s’appliquent dès que l’une des règles n’est plus respectées jusqu’à ce que la situation soit régularisée. La maximum de détention de 10% est donc non envisageable si vous détenez le contrôle total de votre entreprise.

    Une telle structure peut, par contre, être coûteuse et complexe à mettre en place et pourrait être moins intéressante pour les fiduciaires si les sommes en jeu sont minimales. Les entreprises admissibles sont non cotées en bourse, sous contrôle canadien et utilisent 90% de la juste valeur marchande de leurs actifs pour exploiter activement une entreprise. Les entreprises qui sont exploitées afin de générer principalement des revenus de biens comme des loyers, des intérêts ou des dividendes ne sont pas admissibles.

    Il est important de souligner le risque au niveau de la diversification des placements qu’un tel investissement présenterait puisqu’une somme importante dépend seulement du succès d’une seule entreprise. De plus, si l’entreprise fait faillite, vous ne pourrez déduire la perte de vos impôts, ni remplacer le montant dans votre REER.

    Un autre challenge est de déterminer la valeur marchande de ces actions d’une société privée non transigées sur le marché lorsque viendra le temps de les transférer au fonds enregistré d’épargne retraite (FERR) le jour de votre retraite ou si vous voulez faire un swap entre ces actions et un autre placement à la juste valeur marchande, si par exemple elles ne respectent plus les critères d’un placement admissible au REER. Cette stratégie de financement présente donc des avantages, mais aussi des risques.

    3. Réduction d’impôts

    Les cotisations au REER sont déductibles d’impôts, ce qui se traduit par une réduction de l’impôt à payer pour l’année en cours et souvent, conséquemment, par un remboursement d’impôts, donc des liquidités supplémentaires, que vous pouvez investir, économiser ou dépenser comme bon vous semble.

    Il faut, par contre, vous assurer de ne pas dépasser le montant maximal auquel vous avez droit pour éviter toute pénalité. La cotisation annuelle permise représente 18% du revenu gagné de l’année d’imposition, avec un maximum de $25,370 pour 2016. Un expert pourra convenir de la somme optimale à cotiser pour l’année fiscale en question. Il est possible de cotiser au REER du conjoint et de déduire la cotisation de son propre revenu imposable ou de reporter le solde non utilisé de la somme à laquelle on a droit aux années subséquentes.

    4. Placement à l’abri de l’impôt

    Le but premier d’un REER, comme mentionné plus haut, est d’épargner en vue de sa retraite. Cette épargne est placée et génère des rendements qui s’accumulent avec les années à l’abri de l’impôt, tant qu’ils restent dans le REER. Ils seront imposables aussitôt qu’ils en sortiront. Le rendement augmente si vous cotisez au début de l’année ou par versements fractionnés tout au long de l’année par rapport à une situation où vous attendriez à la fin de l’année pour y cotiser.

    Il faut se rappeler que c’est un outil de report d’impôt, qui sert à repousser l’imposition sur l’épargne et son rendement au moment ou vous retirerez ces sommes du REER, donc à la retraite.

    Un des principes fondamentaux de la finance est que “Un dollar aujourd’hui, vaut plus que un dollar demain”, car un dollar aujourd’hui n’a pas subi l’inflation de demain et peut être placé pour générer du rendement jusqu’à demain, d’où l’avantage de reporter l’impôt à autant d’années. De plus, en général, les gens ont un revenu plus faible à leur retraite et sont donc imposés à taux plus faible à cette étape de leur vie.

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    Lamia est diplômée du 1er et 2e cycle en comptabilité et en finance d’entreprise de HEC Montréal. Elle détient le titre de CPA, CGA et est spécialisée en comptabilité, en fiscalité et en conseil financier stratégique pour la firme Strategic Accounting Solutions. Elle est rédactrice en chef et styliste pour la Montreal Fashion Society et a organisé un défilé de mode avec le Festival Mode & Design de Montréal. Lamia est également impliquée dans la Young Business Community of Montreal, un groupe de réseautage pour les jeunes professionnels et entrepreneurs.