72,07 % des Canadiens pensent que le CELIAPP n’aura que peu ou pas d’impact positif sur leur capacité à acheter une première maison
Par Stefani Balinsky | Publié le 26 juil. 2023
72,07 % des Canadiens pensent que le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) n’aura aucun impact positif réel sur leur capacité à acheter une première maison.
Le CELIAPP est un compte d’épargne libre d’impôt qui allie l’efficacité fiscale d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) à la souplesse d’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Les Canadiens âgés de 18 à 40 ans peuvent déposer 8 000 $ par an, avec une cotisation à vie de 40 000 $, pour épargner en vue du versement initial d’une première maison.
Cette conclusion est tirée d’un sondage en ligne effectué par Hardbacon. Le sondage révèle que l’accession à la propriété au Canada est bien plus qu’une mise de fonds. Le désir est là, mais l’accès à l’argent et le prix des maisons sont les véritables obstacles.
Près de 90 % des Canadiens veulent être propriétaires
Un pourcentage impressionnant de 88,4 % des Canadiens interrogés souhaitent devenir propriétaires dans le futur. Si l’on considère les personnes qui n’ont pas encore de propriété, on constate que 88,6 % d’entre elles veulent gravir les échelons de la propriété. Mais qu’en est-il des 11,4 % qui ne sont pas encore propriétaires et qui ne veulent pas le devenir non plus ? Qu’est-ce qui les fait hésiter?
Parmi les personnes qui souhaitent acquérir une première propriété, 70 % ont répondu qu’elles voulaient utiliser le CELIAPP pour épargner en vue d’un acompte sur une première propriété. 23,08 % ont entre 25 et 34 ans, et 21,37 % ont entre 35 et 44 ans. N’oubliez pas que seules les personnes âgées de 40 ans ou moins peuvent bénéficier du CELIAPP.
C’est une bonne chose que la majorité des répondants veuillent utiliser le CELIAPP. Ce qui ne l’est pas, c’est que 30 % d’entre eux ne prévoient pas d’utiliser le CELIAPP pour épargner en vue d’un acompte, même s’ils veulent acheter une première maison. La raison est surprenante : 54 % ne comprennent pas l’avantage du CELIAPP. Les autres 46 %? Ils ne pensent pas qu’ils auront l’argent à mettre de côté.
Pourquoi les Canadiens ne veulent pas être propriétaires
11,4 % des Canadiens ont répondu qu’ils ne voulaient pas être propriétaires à l’avenir. Pourquoi ? La moitié d’entre eux (50 %) pensent que les prix actuels sont trop élevés et qu’ils ne pourront jamais se permettre d’acheter une maison. La deuxième raison la plus populaire ? La location est un choix de vie (28,57 %).
Il reste donc 21,43 % des personnes qui estiment, là encore, que les prix sont tellement élevés qu’il est financièrement plus judicieux de rester locataire.
Où trouvez-vous votre mise de fonds, Canada?
Épargner pour une mise de fonds demande de la créativité. Les Canadiens n’ont pas nécessairement beaucoup d’options.
La banque de papa et maman
Les parents canadiens sont généreux, mais pas nécessairement lorsqu’il s’agit de prêter ou de donner des milliers de dollars, voire des dizaines de milliers de dollars, à leurs enfants pour la mise de fonds d’une première maison. En fait, 82,7 % des répondants ne prévoient pas obtenir de l’argent pour une mise de fonds de la banque de papa et maman.
S’agit-il d’une nouvelle tendance ? Hardbacon a demandé aux Canadiens qui sont déjà propriétaires d’une maison et à ceux qui veulent acheter une première maison s’ils pensaient obtenir de l’argent de leurs parents pour verser une mise de fonds. Parmi ceux qui possèdent déjà une maison, 82,04 % n’ont pas obtenu l’aide de leurs parents. Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes.
Qu’en est-il des quelque 17,3 % qui peuvent obtenir de l’aide de leurs parents ? Combien pensent-ils recevoir ? 20 % pensent qu’ils recevront entre 5 000 $ et 10 000 $. Le reste est dispersé, avec un total de 30 % de personnes prévoyant un montant compris entre 15 000 $ et 30 000 $ et 15 % s’attendant à un montant compris entre 50 000 $ et 100 000 $. Quelqu’un s’attend-il à plus de 100 000 $ ? Oui, environ 10 % des répondants.
S’agit-il d’un prêt ou d’un don?
La banque de papa et maman veut-elle que son argent soit remboursé? 52,94 % des personnes qui attendent une aide parentale pour une mise de fonds pensent que l’argent est un prêt. Cela signifie que 47,06 % des personnes ne devront rien rembourser.
Cela a-t-il toujours été le cas? Il existe une richesse intergénérationnelle, mais se traduit-elle par une générosité intergénérationnelle? Les personnes qui possèdent déjà une première maison et qui ont reçu de l’argent de leurs parents pour la mise de fonds ont eu de la chance: 55,17 % ont reçu l’argent en cadeau, tandis que 41,38 % l’ont reçu sous forme de prêt. Combien d’argent ont-ils reçu? Le pourcentage le plus élevé de personnes, 18,52 %, a reçu 5 000 $, tandis que 14,81 % ont reçu 100 000 $ ! Les chiffres sont très variables : 14,81 % ont reçu 15 000 $ et 14,81 % ont reçu 20 000 $. Si seulement vous aviez une machine à remonter le temps.
Sans l’aide des parents, comment obtenir 8 000 $ par an pour le CELIAPP?
Voici des nouvelles qui donnent à réfléchir. Parmi les personnes qui veulent utiliser le CELIAPP et épargner pour un acompte, seulement 36,70 % pensent qu’elles peuvent épargner 8 000 $ à mettre de côté en 2023. 15,18 % pensent pouvoir mettre 2 000 $ de côté, tandis que 11,39 % prévoient un dépôt de 1 000 $ dans le CELIAPP. 8,86 % visent à épargner 500 $ pour l’année.
D’où vient l’argent?
La ceinture est-elle trop serrée, ou pas assez ? 32,8 % de ceux qui veulent déposer de l’argent dans un CELI en 2023 prévoient réduire leurs dépenses. 16,8 % réduiront leurs cotisations à un REER, 12,8 % réduiront leur dépôt dans un CELI et 9,6 % retireront l’argent d’un CELI. C’est ici que les choses se compliquent. Un petit nombre de personnes, 2,4 %, réduiront leurs cotisations à un régime enregistré d’épargne-études (REEE) et 3,2 % retireront l’argent de leur REER.
Il semble que les Canadiens aient beaucoup d’argent et qu’ils n’aient qu’à faire de petits ajustements pour obtenir l’argent nécessaire à leur CELI. Alors, combien de temps faudra-t-il pour épargner une mise de fonds ? 22,93 % pensent que cela prendra 5 ans, 5,6 % pensent que cela prendra 10 ans, tandis que 6,42 % pensent que cela prendra au moins 15 ans. Tant mieux pour vous si vous avez encore 15 ans avant d’atteindre 40 ans, l’âge maximal d’admissibilité au CELIAPP. Si vous n’avez pas ce temps et que vous voulez utiliser le CELIAPP, vous devez avoir accès à plus d’argent plus rapidement.
Vous vous souvenez des 46 % de personnes qui ne pensaient pas être en mesure d’économiser l’argent nécessaire à un versement initial grâce au CELIAPP? 25 % d’entre eux sont âgés de 35 à 44 ans. Ils sont juste à la limite de la fin de leur éligibilité. En comparaison, seulement 8,33 % des personnes âgées de 25 à 34 ans sont du même avis. Le temps est un facteur important dans l’utilisation de la CELIAPP.
Un passage potentiel des hypothèques à taux d’intérêt fixe aux hypothèques à taux d’intérêt variable?
La mise de fonds n’est qu’un facteur crucial pour s’engager dans la quête d’une propriété. À moins que vous ne payiez votre maison en espèces, vous avez besoin d’une hypothèque ou d’un autre type de prêt. 67,88 % des personnes qui possèdent déjà une maison ont déclaré avoir un prêt hypothécaire à taux fixe. Les 32,11 % restants ont un taux d’intérêt variable.
Toutefois, cela ne signifie pas que les propriétaires canadiens ne reconsidèrent pas leurs options hypothécaires. Au moment du renouvellement, 37,61 % des personnes envisagent de contracter une hypothèque à taux fixe, tandis que 24,77 % souhaitent un taux variable. Un pourcentage surprenant de 22,94 % est indécis.
Opinions sur le CELIAPP
Les Canadiens pensent que le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) est injuste
La cotisation maximale à vie au CELIAPP est de 40 000 $. En supposant qu’il n’y ait pas de croissance des placements, cette mise de fonds de 40 000 $ représente la mise de fonds minimale que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) autorise pour un prix d’achat maximal de 650 000 $. Dommage, si triste : 39,3 % des Canadiens interrogés pensent que le CELIAPP pénalise les personnes qui veulent acheter dans des marchés plus chers. Le raisonnement? Les prix dans ces marchés sont très élevés et 40 000 $ pourraient ne pas correspondre à la mise de fonds minimale requise.
Bien sûr, tout le monde n’est pas du même avis. 39,3 % des personnes interrogées pensent que la CELIAPP et son plafond de cotisation sont bons. En fait, 7 % pensent qu’il est trop généreux ! S’agit-il simplement d’un cas de propriétaires actuels qui jettent leur poids dans la balance ? Les personnes qui possèdent déjà un bien immobilier sont presque toutes d’accord avec cette idée. Une légère majorité (36,9 %) pense que le CELIAPP est injuste pour les personnes qui se trouvent dans des marchés chauds, suivie par 34,5 % qui pensent que le montant est juste. Un petit 7,7% pense que le plan est trop généreux.
Étonnamment, les personnes qui ne sont pas déjà propriétaires sont du même avis. 42,42 % d’entre eux pensent que les personnes vivant dans des marchés chers sont injustement pénalisées, tandis que 34 % pensent que le CELIAPP est une aide suffisante, et 6,06 % pensent qu’il est trop généreux pour les acheteurs d’une première maison.
Le CELIAPP et les limites imposées aux nouvelles constructions et à la revente ne sont d’aucune utilité
62,39 % des Canadiens qui ne sont pas déjà propriétaires d’une maison croient que le CELIAPP ainsi que les limites imposées aux nouvelles constructions et à la revente de maisons, ne les aideront pas à acheter leur première propriété.
De plus, 48,64 % des répondants pensent que le CELIAPP est une bonne chose pour économiser un peu d’argent en impôts, mais qu’autrement, elle n’aura pas d’impact substantiel. 23,42% pensent que le CELIAPP n’aura aucun impact. N’y a-t-il pas d’optimistes? Oui! 22,52 % des personnes interrogées pensent que le CELIAPP les aidera à acheter leur première maison plus rapidement. Les 5,40 % restants pensent qu’elle les aidera à acheter une maison plus chère.
Le sondage a été réalisé en ligne par Hardbacon auprès de 300 Canadiens âgés de plus de 18 ans, entre le 9 et le 20 avril 2022.