Quand les investisseurs crient DOH!

Par Michel Villa | Publié le 13 avr. 2022

Share with FacebookShare with FacebookShare with TwitterShare with TwitterShare with Twitter
Table des matières

    L’expression DOH! a été popularisée par Homer Simpson, le personnage principal de la série télévisée d’animation Les Simpson. Chaque fois qu’il fait une gaffe ou qu’il se blesse, il lâche un DOH! bien senti.

    L’Oxford English Dictionary définit DOH! comme étant un moyen d’exprimer de la frustration lorsque l’on prend conscience que les choses ont mal tourné ou que l’on a fait ou dit quelque chose de stupide.

    Selon moi, un grand nombre d’investisseurs ont utilisé le DOH! en constatant que le S&P 500 s’est échangé à un sommet historique au début juillet 2016. En fait, entre le 24 juin et le 27 juin 2016, l’indice de référence américain a perdu 6 % à la suite de la victoire du Brexit.

    Compte tenu de l’incertitude liée aux conséquences sociales, économiques et politiques d’un retrait du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne (Brexit), n’était-il pas logique de vendre ses actions détenues en portefeuille? Assurément, beaucoup de personnes ont pensé ainsi. Selon une analyse effectuée par EPFR Global entre le 23 juin et le 29 juin 2016, les investisseurs ont liquidé 20 milliards de dollars de valeur de fonds communs de placement sur la période.

    « Les cinq mots les plus dangereux dans le monde des affaires sont: tout le monde le fait. »

    – Warren Buffett

    D’après Dr. Robert Cialdini, nous avons tendance à nous fier au comportement ou au point de vue des autres lorsque nous devons prendre une décision dans un contexte incertain. Ce phénomène s’appelle la preuve sociale. Par exemple, les études démontrent que 70 % de gens consultent les évaluations d’un produit, rédigées par d’autres consommateurs, avant de procéder à un achat. En effet, ces critiques sont considérées comme étant 12 fois plus valables que les arguments utilisés par les fabricants. Étant donné la confusion entourant l’éventuelle réaction des marchés financiers après le résultat du Brexit, il était tentant de réagir en fonction de l’opinion des participants de marché. Mais est-ce la bonne façon de procéder?

    Malheureusement, en agissant ainsi, nous basons notre décision non pas sur une analyse rigoureuse de la situation, mais bien sur le comportement d’autres investisseurs qui, eux aussi, sont sous l’influence de la preuve sociale. C’est pourquoi, dans ces cas, il est préférable d’appliquer le proverbe « dans le doute, abstiens-toi ».

    Sans contredit, il est difficile de rivaliser avec Homer Simpson en matière de fainéantise. D’ailleurs, Matt Groening, le créateur de Simpson, a écrit un livre à ce sujet intitulé Homer Simpson : Le petit livre de la paresse. D’après moi, un investisseur peut s’inspirer d’Homer Simpson en adoptant une approche de gestion de portefeuille moins active.

    Effectivement, il est reconnu que les marchés boursiers procurent un rendement intéressant à long terme. Toutefois, pour en profiter pleinement, il faut respecter les directives de son plan financier et, souvent, la stratégie optimale est de ne rien faire lors d’événements incertains comme le Brexit. Sinon, vous risquez de lâcher d’autres DOH!

    Share with FacebookShare with FacebookShare with TwitterShare with TwitterShare with Twitter

    Michel Villa possède une expérience de 10 ans comme arbitragiste-actions à Montréal (Caisse de retraite d’Hydro-Québec, Caisse de retraite du Canadian National, Banque Scotia et Banque Laurentienne) et il est détenteur d’un grand nombre d’accréditations professionnelles reconnues en finance (p.ex : CGA-CPA, CFA, CMT). Passionné d’analyse technique et de finance comportementale, il propose une formation originale axée sur le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Pour plus de détails, veuillez consulter son site web.