Quelles leçons tirer des crises de la Bourse?

Par Maude Gauthier | Publié le 15 juin 2021

quoi retenir des crises boursières
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Table des matières

    Qui a peur de l’inflation ici? Depuis le printemps, les investisseurs redoutent une correction boursière lorsque la Réserve fédérale des États-Unis relèvera son taux directeur. Mais quand cela se produira-t-il? En réalité, personne ne connait l’avenir. Quand la pandémie a frappé en 2020, la bourse canadienne a enregistré une baisse de près de 40 % et surpris la majorité des investisseurs. Ouch! De quoi vous couper l’appétit! À défaut de pouvoir prédire les hausses et les baisses du marché, que peut-on retenir de l’histoire des crises boursières?

    À quoi ça ressemble, quand la Bourse frappe un mur?

    En général, les sociétés possédant un solide bilan financier sont en meilleure posture pour traverser une crise boursière, alors que celles qui sont déjà très endettées sont plus à risque. Mais même les entreprises les plus solides peuvent se buter à des obstacles impossibles à surmonter et voir le cours de leur action s’écrouler. Les faillites se sont multipliées lors de l’éclatement de la bulle immobilière en 2008 et de la bulle technologique en 2001. Depuis la pandémie de coronavirus, la gouvernement du Canada a noté une augmentation des restructurations des entreprises en difficulté. Il prévoit une hausse des déclarations d’insolvabilité au cours des prochains trimestres.

    Dans l’imaginaire collectif, ce sont les suicides du haut des tours à bureaux pendant le krach de 1929 qu’on se remémore le plus souvent lorsqu’on pense à la chute des cours boursiers, et avec horreur. À partir de ce moment, une bonne partie des années 1930 ont été teintées par la dépression économique. Par exemple, les 50 titres canadiens les plus actifs ont perdu la moitié de leur valeur marchande. Dix ans plus tard (1939), une large proportion de Canadiens comptait toujours sur les aides financières du gouvernement.

    Le site de l’Autorité des marchés financiers (AMF) nous permet de voir les plus récentes périodes baissières, l’ampleur de la chute et le temps qui s’est écoulé jusqu’à ce que le cours remonte à son sommet précédent. Il recense les dernières périodes de baisse de plus de 20 % de la bourse canadienne. Par exemple, en 2008, elle a perdu 50 % et mis 5 ans à revenir à son sommet. Lors de la chute des cours pétroliers vers 2015, elle a baissé de 24 % et pris un an pour remonter. Les données ne sont pas tout à fait à jour pour la crise sanitaire qui se termine (on l’espère), mais tout porte à croire que la remontée fut beaucoup plus rapide. On peut consulter l’historique de l’indice composé S&P/TSX sur son site.

    Est-ce fréquent de voir une baisse des marchés?

    Une étude de la Deutsche Bank estime qu’en moyenne, les marchés boursiers enregistrent une baisse de 10 % ou plus environ aux 357 jours, selon Motley Fool. C’est une moyenne, les périodes peuvent donc être plus courtes et plus longues entre deux corrections. Ces corrections ne sont toutefois pas toujours aussi spectaculaires que ce qu’on connait lors d’une crise. L’histoire se fait tout de même rassurante, puisque les hausses l’emportent sur les baisses à long terme. Pour les 100 dernières années, le moyenne historique des marchés boursiers s’approcherait de 10 % de rendement annuel.

    Le marché est-il trop concentré? 

    Des experts mettent en garde contre la concentration du marché actuelle. Par exemple, le magazine Les Affaires souligne que le S&P 500, qui est composé des 500 plus grandes sociétés américaines et en représente les principales industries, est plus concentré qu’auparavant. Des entreprises technologiques comme Facebook, Amazon, Google et quelques autres en constituent près de 25 %. Les valeurs technologiques sont aussi régulièrement celles qui tirent les indices boursiers vers le haut. Pourquoi craindre la concentration? Est-ce que cela met les investisseurs plus à risque d’une correction? Si ce secteur chute (ou trébuche), ça pourrait faire mal.

    Concrètement, on fait quoi?

    On évite les erreurs de débutants depuis longtemps décriées. Vendre après une chute des marchés, sur le coup de l’émotion? Mauvaise idée. Acheter des titres spéculatifs à leur sommet? Une erreur qui peut coûter très cher.

    On tendance à penser que les malheurs arrivent aux autres, mais pas à nous. Après la baisse de 2020, encore récente, on pourrait facilement croire que 2021 continuera sur sa belle lancée, mais seule l’histoire nous le dira.

    Comment prévenir les risques associés à une correction boursière? En respectant les principes de base : une bonne diversification du portefeuille en fonction de son profil d’investisseur. Cela ne va pas nous épargner une baisse, mais peut contribuer à en diminuer les effets et nous éviter de prendre de mauvaises décisions dans la hâte. Plusieurs investisseurs préconisent les achats périodiques par sommes fixes, question de mieux contrôler leurs émotions!

    Certains investisseurs profitent des corrections pour investir davantage. C’est un peu comme refaire sa garde-robe pendant la période des soldes. Dans une optique de long terme, une correction représente souvent un bon moment pour acquérir de nouveaux titres à bon prix. Vous avez l’oeil sur les actions d’une société, mais vous les trouvez un peu trop chères? La prochaine baisse du marché boursier sera peut-être pour vous l’occasion de passer à l’action.

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    Maude Gauthier est journaliste pour Hardbacon. Depuis qu’elle a terminé son Ph.D. en communication à l’Université de Montréal, elle écrit sur la finance, les assurances et les cartes de crédit pour des entreprises comme les Fonds FMOQ et Code F. Utilisatrice responsable de cartes de crédit, elle peut passer des heures à lire les petits caractères pour bien comprendre leurs avantages. À cause de leur simplicité, elle a développé une préférence pour les cartes avec remises en argent. Après avoir subi des hausses salées avec son ancien assureur, elle peut maintenant affirmer fièrement avoir économisé des centaines de dollars en magasinant ses assurances auto et habitation. Dans ses temps libres, elle lit une multitude de romans et profite du streaming de quelques émissions populaires (et possiblement moins populaires, comme les documentaires animaliers).