Si vous aviez acheté des actions Tesla plutôt qu’un roadster il y a dix ans, voici combien vous pourriez avoir
Par Edouard Gielec | Publié le 16 févr. 2022
Il y a un peu moins de dix ans, Tesla fait ses premiers pas à Wall Street, soit 7 ans après avoir été créé. Depuis, malgré un parcours en Bourse tumultueux, l’action de Tesla a obtenu un rendement remarquable de 2 970%. Si vous aviez investi dans le constructeur de la Roadster électrique au lieu d’en avoir acheté une il y a dix ans, vous auriez accumulé 3 344 604,24$ selon nos calculs.
Le calcul à la loupe
La Roadster de Tesla est le premier véhicule conçu par le constructeur. C’est aussi la première voiture électrique avec une autonomie aussi longue: plus de 320 kilomètres par charge. La première version de la voiture est dévoilée en 2006, puis sera remis au gout du jour plusieurs fois. La dernière version du véhicule a été annoncée en 2017 et sa commercialisation est prévu pour cette année. Le prix d’un roadster en 2010 s’élevait à 109 000$ selon The Car Connection. Si vous aviez investi une telle somme dans les actions de Tesla le 23 avril 2010, vous auriez bénéficié d’un retour sur investissement de 2 971%.
Le 23 avril 2010, les actions de Tesla s’échangeaient à 23,81$ l’unité. Le 23 avril 2020, la même action coutait 727,6$ à l’ouverture des marchés. Cela représente un rendement boursier de 2 962%, votre investissement de 109 000$ vaudrait ainsi 3 344 604,24$.
Un parcours boursier tumultueux
Tesla, c’est le pari fou d’un entrepreneur d’accélérer la transition du monde vers un avenir énergétique durable. Le parcours en Bourse du constructeur automobile est pour le moins tumultueux, à tel point que son fondateur a envisagé de retirer sa société des marchés boursiers.
En 2018, les investisseurs s’inquiètent de plus en plus des choix stratégique du constructeur. Nombreux sont ceux qui misent sur la baisse de la valeur boursière de la compagnie, de sorte que beaucoup d’investisseurs vendent à découvert son action, une manoeuvre qui leur permettrait d’empocher des bénéfices… à condition que la valeur de l’action s’effondre.
En effet, depuis son lancement, Tesla s’est positionnée comme une marque de voiture de luxe innovante. Et les prix des premiers modèles de Tesla correspondaient à cela: le modèle X coutait plus de 120 000$ et le modèle S plus de 110 000$. Cependant, Tesla introduit en 2018 le nouveau modèle 3 dont le prix avoisine les 50 000$, ce qui correspond à la concurrence dans le créneau des voitures électriques et à un positionnement complètement différent du marché dans lequel Tesla s’est initialement positionné.
La pression grandissante des investisseurs sur Tesla pousse son dirigeant, Elon Musk, à annoncer qu’il envisage de rendre Tesla privé. Il rend son questionnement public d’abord avec un tweet légendaire dont les actionnaires doivent garder un mauvais souvenir.
L’entrepreneur adresse ensuite une lettre aux employés de Tesla dans laquelle il s’explique plus amplement: il veut prémunir sa société des fluctuations importantes des cours de l’action. En devenant privé, l’entreprise pourrait se concentrer sur ses objectifs à long terme et renforcer son image en tant que marque.
Elon Musk renonce finalement à privatiser Tesla en raison des recommandations faites par les actionnaires. La fausse annonce de la privatisation de la société a ainsi poussé la commission américaine des valeurs mobilières (SEC) à exiger la démission d’Elon Musk de son poste de président du conseil et la vérification par des avocats de certains de ces prochains tweets. À cela s’est ajouté une amende de 20 millions de dollars en raison des accusations de fraudes portées par la SEC.
Au-delà de cet événement qui a nui à la stabilité du cours de l’action du constructeur automobile, Tesla a obtenu une des meilleurs performances boursières pendant la dernière décennie, pour le bonheur de ceux qui soutiennent cette entreprise et son fondateur talentueux.