10 trucs pour épargner de l’argent de façon créative tout au long de l’année

Par Genevieve Morin | Publié le 06 mai 2022

A piggy bank filled with coins sits on a wooden table, symbolizing savings and financial security.

« Je n’ai pas vraiment la chance d’économiser de l’argent… Quand celle-ci entre dans mon compte de banque, elle ressort aussitôt. Chaque chèque de paye est attendu avec impatience. Comment arriverais-je à épargner ? »

Cette phrase, plusieurs se la disent ou se la remémorent avec amertume. Que vous soyez dans la vingtaine, la trentaine ou dans la quarantaine, il arrive que la gestion de votre portefeuille soit une corde sensible, voire invisible, dans votre vie. Si vous êtes ici et que cette lecture vous intéresse, c’est clairement parce que vous reconnaissez que vous avez besoin d’astuces pour épargner de l’argent

Et ça tombe plutôt à pic puisque nous avons 10 trucs pour épargner tout au long de l’année, et ce, même si vos entrées d’argent sont limitées

Ce qu’il est important de savoir d’emblée, c’est qu’il est totalement humain d’avoir du mal à économiser de l’argent, puisque l’épargne n’est pas du tout un automatisme du cerveau. En effet, si on se fie à Hersh Shefrin, un expert en finance comportementale et professeur à l’Université Santa Clara, « les gens sont intrinsèquement vulnérables aux problèmes d’autocontrôle et le désir de gratification immédiate dépasse souvent le besoin de planifier à long terme. » Le spécialiste en finance affirme que l’articulation cognitive de l’humain fonctionne mieux avec un système de gratification qu’avec un système de privation. Rien de très surprenant, non ? C’est donc tout à fait normal de délaisser l’épargne de notre budget au profit d’une soirée sushis. Encore faut-il avoir un budget ! Pas de panique, vous verrez bien que votre cerveau est malléable et qu’il est toujours possible d’épargner de l’argent, même quand on attend ardemment nos payes bimensuelles. Il faut simplement être… un peu plus créatif ! Et qu’à cela ne tienne, car finance et créativité sont deux paradigmes qui se rejoignent totalement quand vient le temps de parler d’épargne.

 

1. Revoir son budget en misant sur les rôles externes

Faire un budget, c’est la première vraie étape pour épargner de l’argent. La deuxième étant de le respecter et de le mettre à jour. C’est souvent à cette seconde étape que la plupart des gens trébuchent. Effectivement, c’est un exercice de discipline qui nécessite une certaine rigueur et quiconque mène une vie compliquée (enfants, vie sociale, école, famille, travail) peut avoir du mal à gérer son budget de manière efficace.

Comme nous recherchons la créativité dans cet article, nous nous attaquerons à la portion externe de votre budget, c’est-à-dire : les prélèvements automatiques.

Les prélèvements automatiques sont une bonne manière d’imposer l’épargne dans votre compte bancaire. Ils ne vous laissent pas le choix et vous ne les oublierez jamais ! La banque joue ainsi un rôle externe dans votre projet d’épargne. Plus encore, en créant votre budget, vous calculerez cette sortie d’argent comme une dépense, alors qu’en réalité, l’épargne représente une bien meilleure récompense qu’une bière de microbrasserie achetée à 17 $ la bouteille.

 

2. Fixer un montant fixe à l’épargne.

Nous avons tous entendu parler du fameux défi 52 semaines de Desjardins dans lequel il est question d’épargner 1 $ la première semaine, 2 $ la deuxième, jusqu’à l’atteinte de 52 $ à la 52e semaine de l’année. Totalisant 1378 $ d’économie en un an, cette astuce inspire les gens parce qu’elle montre qu’il est possible d’épargner avec des petits montants. Chose certaine, ce défi nous indique plus particulièrement qu’épargner, c’est d’abord mettre de l’argent de côté, peu importe le montant. Pour les personnes qui vivent dans l’attente de leur paye, on peut penser que de se fixer un petit montant peut minimalement affecter le budget, en plus de générer de l’épargne.

Combien coûte un café au quotidien ? Que vous soyez serrés dans votre budget ou pas, cette dépense « café » est souvent présente dans votre quotidien. Cette dépense peut facilement se convertir en « dépense-épargne ». Mettez de côté 3 $ par jour et vous verrez que vous êtes tout prêt du défi 52 semaines de Desjardins : vous aurez économisé 1095 $ en un an… Ça fait cher de Tim Horton, non ? Gardez cette habitude pendant 5 ans et vous aurez épargné 5475 $ !

 

3. Transformer l’épargne en récompenses

Nous avons vu plus tôt que le cerveau humain préfère les récompenses à la privation. Il faut donc trouver un moyen efficace de lui donner son fameux biscuit pour qu’il associe l’épargne à la récompense. C’est pourquoi il faut penser à vous récompenser chaque mois lorsque vous avez accompli votre défi d’épargne. Comme l’a dit le professeur Shefrin, « quand la zone de récompense détermine les actions dans le cerveau, les chances que vous passiez à l’action sont accrues. » Épargner devient alors un jeu. Donnez-vous le défi d’économiser 3 $ par jour pendant un premier mois, puis offrez-vous une récompense au bout de cette période. Cela dit, tout est question de structure : organisez le jeu dans votre budget et surtout, comme l’indique le spécialiste des finances comportementales : « soyez sévères envers vous-mêmes lorsque vous n’arrivez pas à atteindre vos objectifs. » Le jeu est de réussir le défi pour toucher la récompense au bout du compte. Vous aimeriez une bonne bouteille de gin ? Un souper au restaurant hip de votre quartier ? Une activité de camping ? Rendez ces choses possibles une fois vos objectifs atteints. Les récompenses ludiques stimulent des zones positives dans votre cerveau et vous verrez qu’il peut devenir amusant de jouer au jeu de l’épargne.

 

4. Se donner des défis

Considérer l’épargne comme un jeu, c’est aussi se mettre au défi de manière mensuelle ou hebdomadaire. Testez-vous ! Voici quelques idées de défis intéressants :

  • Économiser 1000 $ en 100 jours ;
  • 333 $ par mois en 3 mois ;
  • 10 $ par jour en 100 jours ;
  • Le montant équivalent à votre âge par semaine tout au long d’une année (34 ans = 34 $ par semaine).

D’autres personnes préfèrent s’imposer d’autres genres de défis qui concernent plutôt les habitudes :

  • Faire des heures supplémentaires au moins une fois par semaine ;
  • Le revenu provenant des heures supplémentaires est directement déposé dans un compte-épargne ;
  • Couper toutes dépenses autres que la nourriture pendant 7 jours (ou 14 jours) ;
  • Cuisiner plus en faisant plus de lunchs et en ne jetant pas de nourriture.

 

5. Dépenser de manière payante

Quel est le lien entre « épargner » et « dépenser » ? Vous verrez qu’il est possible de transformer plusieurs de ses dépenses en récompenses. Dans son livre, Savoir dépenser sans culpabiliser, le chroniqueur et spécialiste en finance, Stéphane Desjardins, avise que la plupart des gens se trompe en choisissant leur carte de crédit et qu’il faudrait toujours prendre le temps de choisir la carte la plus avantageuse pour nous, en fonction de nos dépenses : « il faut se concentrer sur les gains à court terme : les cartes aux taux réduits, qui offrent des rabais ou des retours en argent, représentent la manière la plus intelligente d’utiliser le crédit variable. » Ainsi, on opte pour une carte de crédit qui offre des récompenses en argent. Les systèmes de points permettent alors de récupérer un certain montant chaque mois. Il est important de vous fier à votre budget pour statuer sur la carte de crédit de votre choix et de déterminer laquelle se prête plus à vos besoins. Vos plus grandes dépenses vont dans l’épicerie ? Optez pour une carte qui privilégie les retours ou récompenses sur l’épicerie. Vous verrez que cette stratégie est tout à fait efficace et qu’elle peut vous servir à épargner de l’argent là où vous pensiez qu’il était impossible de le faire.

 

6. L’argent comptant est un allié

Maintenant que vous avez une carte de crédit qui convient à vos besoins et qui correspond à vos dépenses, vous pouvez trouver une autre manière d’épargner. Nous avons tous des dépenses « restaurants » et « sorties » dans notre budget. Imposez-vous un montant maximal mensuel et retirez cet argent au guichet dès le premier jour du mois. Vous verrez que les dépenses sont plus douloureuses quand on voit physiquement l’argent descendre dans nos poches. Hersh Shefrin va jusqu’à encourager les gens à avoir des gros billets, puisqu’on remet plus souvent en question la légitimité d’une dépense quand on doit « casser un billet de 100 dollars ». Vous avez du mal à y croire ? Pourquoi pensez-vous que le casino convertit l’argent en jetons ?

En imposant un budget dépense en argent comptant, vous vous imposerez une limite et vous pourrez commencer à observer un montant d’épargne possible dans votre compte.

 

7. Deux comptes-épargne

Même si vous ne jonglez pas avec des millions de dollars et que vous n’êtes pas Jeff Bezos, vous pouvez organiser vos comptes-épargne. Permettez-vous de rêver ! Surtout, gardez en tête que votre cerveau préfère le positif au négatif. À la suite de la création de votre budget, consultez un conseiller financier et voyez à créer deux types de comptes-épargne : un REER et un CELI. Ces deux manières d’épargner sont libres d’impôts et offrent deux avenues possibles pour vous : les REER, d’une part, sont un investissement dans votre avenir ou dans vos projets à long terme (premier achat de propriété, retour aux études, par exemple) ; d’autre part, le CELI est une belle manière d’économiser pour des projets à court terme. Planifiez donc votre avenir à partir de vos plans d’épargne. Vous rêvez d’une escapade dans la vallée de Douro ? Vous aimeriez un paddle board? Le CELI peut être une excellente manière de prévoir ce genre de dépenses. Rappelez-vous également que ces comptes-épargne offrent l’avantage de bonifier vos placements : les taux d’intérêt ici sont vos meilleurs alliés !

 

8. Optez pour la collectivité

Il est possible de réduire les coûts de certaines dépenses quand on sépare les montants. C’est une règle de base quasi primaire. Or, elle n’est pas pour autant adoptée par la plupart des gens. Faites le tour de votre entourage proche et combinez vos services avec le groupe : en divisant par exemple Netflix, Disney, Amazon Prime, Crave et Tout.tv. Si chaque personne paye pour un de ses services et le partage avec le groupe, vous avez la chance d’économiser une somme considérable d’argent sur vos abonnements, tout en continuant de profiter de vos séries favorites.

Appliquez ce principe dans plusieurs autres domaines : le covoiturage ou le partage de mets cuisinés (par exemple une sauce à spaghetti, un chili, des pâtés, etc.).

 

9. Faites du sport ?

Stéphane Desjardins nous indique que la voiture représente annuellement « 13,9 % des dépenses moyennes par ménage québécois en 2017, soit 10 231 $ ». Soyons d’accord : la voiture est importante dans nos vies et certaines dépenses reliées à cette dernière ne sont pas imputables. Cela dit, si vous êtes dans e 74 % des gens qui se rendent au travail en voiture, ou que vous faites tous vos déplacements en voiture, vous pourriez voir à reconsidérer votre mode de vie. Il y a certainement une épicerie accessible à vélo dans votre ville ou votre quartier. Vous pourriez opter pour transformer un ou deux déplacements hebdomadaires et vous convertir au vélo ou à la marche. Non seulement vous épargnerez sur vos dépenses en gaz, mais vous investirez aussi sur votre santé. Faire du sport peut être bénéfique pour votre portefeuille !

 

10. Je n’utilise plus ? Je vends !

Faites l’inventaire de vos biens en gardant en tête que si vous avez passé une année entière sans utiliser un objet, alors il faut s’en départir. La meilleure manière de se débarrasser de choses qui ont de la valeur, c’est en les revendant sur les sites comme kijiji, marketplace ou eBay. Ce principe est assez simple et vous incitera à vous départir des objets inutiles. L’argent reçu peut ainsi directement aller dans un compte-épargne de votre choix.

Voyez ? La créativité et la finance sont de pair quand vient le temps d’épargner de l’argent. Mettez-vous dès aujourd’hui sur votre budget et jouez avec vos dépenses (tout en restant responsable) !

Geneviève Morin est diplômée d’une maîtrise en études littéraires, d’un D.E.S.S en édition et écrit maintenant depuis quelques années pour plusieurs plateformes web (Urbania, Grenier aux nouvelles, Elle Québec, etc.) Ses chapeaux varient et évoluent avec le temps: tantôt éditrice, script-éditrice, rédactrice, elle signe également des textes à compte d’auteure.
Geneviève fait de l’impro, adore la science-fiction et s’intéresse à tous les sujets (même les plus bizarres).