REER du Fonds de solidarité FTQ : ce qu’il faut savoir

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Table des matières

    Le Fonds de solidarité FTQ est-il un bon placement? Beaucoup de gens pensent que oui. Le Fonds de solidarité est clairement un succès populaire, avec ses 734 580 actionnaires et son actif net de 18,3 milliards de dollars au 30 novembre 2021. 

    Les fonds de travailleurs sont reconnus pour leurs crédits d’impôt de 30 % : 15 % au fédéral, 15 % au provincial, ce qui mousse grandement le rendement. Ce crédit d’impôt est applicable pour une contribution annuelle ne dépassant pas 5 000 $. Ce crédit n’est pas remboursable. 

    C’est encore plus avantageux quand l’employeur instaure un régime enrégistré d’épargne-retraite (REER) collectif et qu’il contribue au nom de son employé. Les contribuables peuvent réclamer les crédits d’impôt pour contributions à un fonds de travailleurs effectuées par leur employeur. Par exemple, si l’employé contribue pour 1 000 $ à son REER en achetant des actions du Fonds, il bénéficie du crédit d’impôt de 30 % et d’une déduction REER qui peut varier entre 35 % et 52 % selon le taux d’imposition du particulier. Si l’employeur contribue 1 000 $ au nom de l’employé, ce dernier peut réclamer un crédit d’impôt additionnel de 30 %. Pour savoir le chiffre exact du remboursement, un particulier peut consulter la calculatrice d’impôt sur le site internet du Fonds ou parler avec son comptable. 

    Les grilles publiées par le Fonds sur son site internet illustrent une contribution annuelle de 2 000 $ à un REER sous forme d’actions du Fonds de solidarité. Au bout de 20 ans, le REER a une valeur de 56 559 $ pour un rendement annuel moyen de 3,5 %. La cible du Fonds est entre 3,5 % et 4 % en moyenne sur un horizon à long terme. Autre exemple : une contribution annuelle de 1 000 $ représente un magot de 84 550 $ au bout de 40 ans.

    FlexiFonds: les fonds communs du Fonds FTQ

    Les gouvernements imposent un plafond sur les crédits d’impôt totaux accordés aux fonds de travailleurs. Devant la demande et en fonction des limitations gouvernementales, le Fonds de solidarité a créé une filiale, FlexiFonds, qui est en fait un cabinet de courtage en épargne collective, qui offre des fonds communs de placement (FCP) qui sont en partie le miroir des actions de catégorie C du Fonds de solidarité. 

    Les détenteurs de parts de ces FCP bénéficient donc de la philosophie de gestion du Fonds. La répartition d’actifs varie selon la catégorie de fonds, qui colle au profil d’investisseur, donc à sa tolérance au risque. Voici les trois fonds proposés :

    FlexiFonds prudent : 

    • 30 % : actions de catégorie C du Fonds de solidarité
    • 55 % : titres à revenus fixes (obligations)
    • 5 % : actions de sociétés québécoises
    • 10 % : actions internationales

    FlexiFonds équilibré :

    • 30 % : actions de catégorie C du Fonds de solidarité
    • 40 % : titres à revenus fixes (obligations)
    • 10 % : actions de sociétés québécoises
    • 20 % : actions internationales

    FlexiFonds croissance :

    • 30 % : actions de catégorie C du Fonds de solidarité
    • 25 % : titres à revenus fixes (obligations)
    • 15 % : actions de sociétés québécoises
    • 30 % : actions internationales

    Depuis la création des FlexiFonds, en 2019, les rendements, avec le ratio de frais de gestion (RFG) déjà déduit, au 31 décembre 2021, sont : 

    • Prudent : 5,33 %
    • Équilibré : 6,96 %
    • Croissance : 9,23 %

    On peut garnir tant son REER que son compte d’épargne libre-d’impôts (CELI) avec des fonds FlexiFonds, par contributions uniques ou prélèvements bancaires automatiques. Il n’y a pas de frais d’ouverture et de fermeture. Les dirigeants de FlexiFonds affirment que leurs frais de gestion sont de 1,28 % après taxes de vente applicables. Les Flexifonds sont vendus principalement en ligne et c’est impossible de les acheter à partir de son courtier à escompte.

    Comme ce sont des FCP, ils ne sont toutefois pas garantis par la Société d’assurance-dépôts du Canada, ni par ​​par un autre organisme public d’assurance-dépôts ni par l’Autorité des marchés financiers. Leur valeur fluctue en fonction de celles des actions de catégorie C du Fonds de solidarité, ainsi que des placements sur les marchés financiers.

    FlexiFonds: moins d’avantages fiscaux

    Les FlexiFonds ne donnent pas droit au crédit d’impôt de 30 % accordé à l’achat d’actions du Fonds de solidarité.  Mais ils permettent d’obtenir un retour d’impôt lié au REER, ainsi que celui de l’employeur s’il contribue au nom de l’employé. Par exemple, si l’employé contribue pour 1 000 $ de FlexiFonds à son REER et que son employeur contribue pour la même somme, s’il est imposé à 45 %, il aura un retour d’impôt de 450 $.

    Les investisseurs détiendraient en moyenne 7 000 $ de FlexiFonds dans leur CELI et 28 000 $ dans leur REER. L’actif total de FlexiFonds atteignait les 252 millions de dollars en fin d’année 2021. 

    Les FlexiFonds sont attrayants pour une particularité : ils sont parmi les rares fonds communs de placement qui permettent d’investir dans des placements privés, soit des entreprises qui ne sont pas cotées en Bourse et qui, souvent, offrent un rendement intéressant, voire supérieur aux entreprises publiques.

    Le rendement du Fonds de solidarité FTQ

    Le Fonds de solidarité FTQ est-il intéressant du point de vue du rendement? Oui. Depuis 2012, il a toujours réalisé un rendement annuel de l’actionnaire positif. Même au cœur de la pandémie, celui de 2020 fut de 0,8 %. Ses meilleures années ont été 2021 avec un rendement de 20,3 %, 2015 avec 9,8 %, 2017 avait 9,1 %  et 2014 avec 8,3 %. 

    Le rendement annuel de la dernière année est de 13,56 % au 31 mai 2021. Le rendement annuel composé fut de 10,20 % sur trois ans, 9,08 % sur cinq ans et 7,94 % sur 10 ans, excluant les crédits impôt. Avec les crédits d’impôt, on parle de 19,5 % sur sept ans et 15,64 % sur 10 ans, ce qui se compare plus qu’avantageusement à une majorité des fonds communs de placement équilibrés, qui offrent un rendement annuel moyen jouant dans les 5 % depuis une décennie. Au 30 novembre 2021, la valeur de l’action était de 55,77 $; elle est révisée chaque semestre.

    Fait à noter, au début de la pandémie, entre mars et mai 2020, le Fonds de solidarité a été assez durement affecté par un raz-de-marée de demandes de rachats d’actions pour une valeur de 3 milliards de dollars, soit quatre fois plus que la valeur moyenne des rachats annuels. Selon le président à l’époque, Gaétan Morin, elles s’expliquaient par la démographie : des baby-boomers arrivent en ce moment à la retraite et par des actionnaires qui reportaient leurs retraits parce que le Fonds enregistrait des rendements alléchants depuis des années. Mais certains observateurs ont assimilé cette vague à un effet de panique, alors que l’économie entrait dans le rouge, au début de la pandémie. Malgré tout, le Fonds a dégagé un rendement positif.

    La mécanique d’un investissement dans le Fonds FTQ

    On achète des actions du Fonds de solidarité par l’entremise d’un réseau de bénévoles ou directement en ligne. Fait à noter, des 51 000 nouveaux actionnaires en 2021, 61 % avaient moins de 40 ans et 22 % moins de 25 ans. Il attire donc une clientèle de plus en plus jeune.

    La pandémie a changé la donne pour le Fonds de solidarité. Le taux d’épargne des Québécois a bondi et le fonds connaît une certaine « crise de popularité ». De plus, les gouvernements ont imposé une limite annuelle en ce qui a trait aux crédits d’impôt pour les fonds de travailleurs. Conséquemment, les nouveaux abonnés ne peuvent plus choisir d’ y investir un montant fixe ou par prélèvements automatiques. Les ententes déjà en place seront respectées. Mais il est encore possible de le faire par retenues sur le salaire. Du 1er juin au 30 novembre 2021, le Fonds a accueilli 11 000 nouveaux actionnaires selon cette formule.

    Le Fonds FTQ aujourd’hui

    Au 30 novembre 2021, le Fonds FTQ aura investi dans 3 437 entreprises dans son portefeuille et aura créé ou maintenu plus de 247 00 emplois au 30 novembre 2021. La plus grande part des 18,3 milliards de dollars d’actifs était concentrée dans ce que le Fonds appelle des investissements en capital de développement.

    Les actifs sont répartis selon la proportion suivante :

    • Encaisse (68 M$)
    • Instruments financiers reliés aux investissements rachetables (706 M$)
    • Débiteurs (666 M$)
    • Investissements divers (8,4 G$)
    • Investissements en capital de développement (10,4 G$)
    • Autres actifs (124 M$).

    Fait à retenir, l’actif se répartissait ainsi à la même date :

    • actions de sociétés cotées en Bourse (4,9 G$)
    • obligations (3 G$)
    • instruments du marché monétaire (452 M$)
    • instruments financiers dérivés (534 M$)

    La répartition de l’actif au 30 novembre 2021 :

    • 48,2 % : titres privés et des fonds spécialisés
    • 5,6 % : titres cotés (dont des PME)
    • 19,2 % : titres à revenus fixes (obligations)
    • 28 % : titres à revenus variables (marchés boursiers)

    Selon le dernier rapport annuel, 32,3 % de l’actif net est dans les titres privés, 19,2 % dans les obligations, 26,2 % dans les actions et 15,8 % dans les fonds spécialisés.

    Un simple coup d’œil à la répartition des actifs par secteur indique que le Fonds de solidarité FTQ est incroyablement diversifié : énergie, matériaux, industries, consommation, finance, immobilier, TI, santé, etc. Au point que s’il arrivait une crise économique majeure, il est impossible que tous les secteurs dans lesquels il a investi soient affectés. D’autant plus qu’une grande part de l’actif est constituée de titres à revenus fixes ou obligations, ce qui est le propre d’une caisse de retraite. Lorsqu’une crise majeure survient, ses résultats sont moins volatils que ceux de fonds communs de placement ou de fonds négociés en Bourse (FNB) équilibrés ou indiciels. 

    Le Fonds de solidarité FTQ investit au Québec

    Cela dit, 70 % de ses investissements sont concentrés au Québec : il y a donc une surpondération du risque sur une base géographique. Mais si l’on compare le comportement de l’économie québécoise des vingt dernières années à celles du reste du pays, du voisin américain ou même du G7, le Québec a fait preuve d’une remarquable stabilité et d’une performance hors du commun.

    Voici quelques investissements cités en exemple par le fonds :

    • Beneva (assureur)
    • CAE (simulateurs de vol)
    • Coveo Solutions (TI)
    • Groupe Robert (logistique et transport de marchandises par camion)
    • Pelican International (kayaks, planches à pagaie)
    • Groupe Canam (charpentes métalliques)
    • EBI Opérations (gestion et recyclage de déchets)
    • Sollio (coop agroalimentaire)
    • Groupe Crête (industrie forestière)
    • MDF Commerce (TI)
    • NuChem Science (biotech)
    • Cook it (boîtes repas)
    • Umano Médical (lits d’hôpitaux)
    • Les Jardins Secrets d’Océane (ferme familiale de fruits, légumes, herbes et produits naturels)
    • Hart Print (impression numérique de canettes)
    • Devimco Immobilier (quatre tours résidentielles au métro Longueuil)
    • Centre-à-Nous (immeuble d’organismes communautaires)
    • plusieurs fonds spécialisés, notamment en immobilier, TI, capital de risque (Teralys)

    Fait cocasse, 0,9 % de ses « autres » investissements sont dans la société Apple.

    Les investissements de 5 millions de dollars et plus sont pilotés par le siège social; ceux qui demandent un financement de 100 000 $ à 5 millions sont gérés par les 17 bureaux régionaux et ceux de 10 000 $ et moins par les 87 Fonds locaux de solidarité, répartis sur tout le territoire québécois.

    Les critères ESG du Fonds de solidarité FTQ

    Depuis des années, le Fonds prend des décisions de placement en vertu d’une série de critères ESG et ce, bien avant que ces critères soient popularisés. 70 % du portefeuille est concentré au Québec et n’investit pas dans l’énergie fossile. Le 30 % qui reste s’est désinvesti des quatre compagnies qui travaillent dans les sables bitumineux. Même s’il a encore une participation dans Trencap, une société de pipelines de gaz et de pétrole, le Fonds s’est retiré du charbon énergétique et des sables bitumineux. Les dirigeants du Fonds adoptent une approche douce : ils tentent de convaincre leurs sociétés cibles d’adopter des pratiques éthiques. Sinon, le Fonds se retire.

    Un bilan social est effectué pour chaque investissement. Conséquemment, au début des années 2000, il a cessé d’investir dans un fleuron du Québec Inc., la multinationale de textiles Gildan. Ce dernier était accusée d’opérer des ateliers de misère et de pratiques antisyndicales au Bangladesh et au Honduras.

    Le fonds n’investit pas dans les sociétés d’armement ou de tabac et applique des principes d’impacts extra-financiers, ce qui le place dans les platebandes de Fondaction. Le Fonds de solidarité considère que ses programmes de formation des travailleurs font partie de son bilan social, parce qu’elles créent un canal de communication entre employés et patrons, améliore la situation des travailleurs, leur performance et, par extension, celle de l’entreprise. Le Fonds a d’ailleurs signé la Déclaration de la place financière québécoise pour une finance durable, une initiative de Finance Montréal.

    Le Fonds de solidarité FTQ est né dans la tourmente

    Qu’est-ce que le Fonds de solidarité FTQ? C’est une institution unique au monde et qui fait partie de la fameuse « société distincte » québécoise. Après le passage d’une loi dans l’Assemblée nationale, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la plus grande centrale syndicale québécoise, a lancé le Fonds de solidarité FTQ. Il s’agit d’une toute nouvelle catégorie d’actifs : les fonds de travailleurs. Il n’existe qu’une autre institution du genre : Fondaction, lancé en 1996 par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’autre grande centrale syndicale québécoise, réputée plus à gauche.

    Le Fonds de solidarité est une bonne idée née dans la tourmente, à une époque où une sévère récession frappait le Québec. Trois ans après le premier référendum sur l’indépendance du Québec, les Québécois sont déprimés. Leur pouvoir d’achat est décimé par une très forte inflation de 11,5 %, que la Banque du Canada essaie de mater par des taux d’intérêt qui fracassent des records; ils ont grimpé à plus de 20 %. Dans certaines régions du Québec, le nombre de chômeurs et d’assistés sociaux représente 40 % de la population, un jeune québécois sur cinq ne travaille pas, de nombreuses entreprises ferment ou déménagent à l’étranger, les gouvernements engrangent des déficits monstres.

    Il fallait réagir. En 1982, le premier ministre René Lévesque tient un sommet d’urgence sur le développement socio-économique du Québec. La FTQ propose alors de créer un fonds d’investissement pour soutenir l’emploi, qui aurait été géré conjointement par le gouvernement, les syndicats et le patronat. Le concept, révolutionnaire, n’est pas retenu.

    Mais Louis Laberge, dirigeant mythique de la FTQ, soutient à bout de bras cette idée que travailleurs, syndicats et patrons créent ou maintiennent des emplois grâce à un fonds d’investissement qui participe, du même coup, à la paix industrielle.  Par des lois spéciales, les gouvernements fédéral et provincial acceptent d’accorder de généreux crédits d’impôt à quiconque investit dans cette nouvelle institution.

    Fonds de solidarité FTQ: un fonds pas comme les autres

    Le premier conseil d’administration du Fonds de solidarité FTQ sera présidé par Louis Laberge et comptera notamment comme membres Fernand Daoust, futur président de la FTQ, et Claude Blanchet, qui a participé à son élaboration. M. Blanchet, qui venait de la Société de développement des coopératives, deviendra le premier directeur général du Fonds, avant de passer à la présidence de la Société générale de financement en 1997, puis de faire fortune dans le monde des affaires. Il est l’époux de la future première ministre Pauline Marois.

    Dès le départ, le Fonds FTQ est un succès. Il se distingue par quatre choses :

    • Initialement, les cotisations étaient recueillies grâce à un réseau de bénévoles,  la plupart du temps des délégués syndicaux, auprès des syndiqués. Le public investisseur s’est rapidement élargi.
    • Le Fonds investit pour créer ou maintenir des emplois au Québec, dans des entreprises qui doivent se conformer à une grille de critères qui constituent le début de l’investissement responsable : elles doivent bien traiter leurs travailleurs et les impliquer dans certaines décisions de gestion.
    • Le Fonds offre des cours aux travailleurs des sociétés dans lesquelles elle investit, pour leur permettre de comprendre comment une entreprise est gérée ainsi que certains concepts économiques de base; cette mesure, inédite, est rapidement appréciée des patrons, car elle apaise durablement les relations avec les travailleurs; le Fonds offre aussi des formations à la préparation à la retraite ainsi que de la formation au développement socioéconomique local et régional
    • La plus grande partie de ses investissements est canalisée vers des entreprises privées, surtout des PME québécoises.

    Avec le temps, le Fonds de solidarité FTQ est devenu une puissante institution clé de Québec Inc. Ayant survécu à la crise des dot.com de 2000, aux événements du 11 septembre 2001, à la crise des subprimes de 2008 à 2010, à la corruption de l’industrie de la construction dans les années 2000 qui ont mené à la Commission Charbonneau, et même à la Covid-19, le Fonds FTQ en est toujours sorti plus fort. 

    L’institution n’a jamais changé de cap : créer, maintenir et sauvegarder des emplois, former les travailleurs, développer l’économie du Québec, préparer la retraite. Ce dernier objectif est à retenir : on investit dans le Fonds de solidarité FTQ pour mieux profiter de sa retraite.

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    Stéphane Desjardins est journaliste, écrivain et essayiste. Il est chroniqueur en consommation et finances personnelles au Journal de Montréal/Journal de Québec et journaliste pigiste pour un grand nombre de médias, dont L’Actualité, Le Devoir, Le Soleil, Science Presse, Virage, Vélo Mag, Protégez-Vous, Ski Presse, HRI, HEC Mag, Affaires+, 24 heures, InfoPresse, le 30, Conseiller, Jobboom.