Pourquoi investir dans les fonds de travailleurs?

Par Maude Gauthier | Publié le 20 juil. 2023

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Table des matières

    Au Québec, les deux fonds de travailleurs sont le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction (de la CSN). Ces sociétés de capital-développement semblent bien appréciées des Québécois! Récemment, le Fonds de solidarité FTQ a mis fin aux contributions REER par montant forfaitaire. Ses gestionnaires ont pris cette décision après avoir connu une année exceptionnelle. Sur quoi repose la rentabilité des fonds de travailleurs? Bien entendu, elle dépend du rendement obtenu, mais pour les épargnants-investisseurs, la différence vient aussi des crédits d’impôt auxquels ils donnent droit.

    Obtient-on un bon rendement avec les fonds de travailleurs?

    Sur le site du fonds de solidarité FTQ, on apprend que l’action atteint 7 % de rendement moyen sur 10 ans. Il semble que ce pourcentage soit moins intéressant du côté de Fondaction, à 4,9 %. Leur bilan n’est donc pas particulièrement reluisant et parions que vous pouvez trouver d’autres fonds d’un niveau de risque similaire qui procurent un meilleur rendement. Cependant, les rendements passés ne garantissent pas la rentabilité future. Lorsqu’on visite la calculatrice du fonds de solidarité FTQ, on apprend que le fonds vise un rendement annuel de 3 % à 3,5 % sur un horizon à long terme.

    Un crédit d’impôt qui fait toute la différence!

    Étant donné leur traitement fiscal, les deux fonds de travailleurs demeurent très intéressants. Les deux permettent de réclamer un crédit d’impôt de 30 % (plus précisément, 15 % au fédéral et 15 % au provincial), jusqu’à un maximum de 5 000 $ de cotisations annuelles. Ces crédits ne vous empêchent pas d’obtenir la déduction fiscale découlant de tout REER. En cotisant 5 000 $, on atteint la limite annuelle de 1 500 $ de crédit octroyé par les gouvernements. Sur le site de Fondaction, on apprend qu’en tenant compte des crédits d’impôt, les actionnaires peuvent atteindre un rendement composé annuel équivalent à 15,9 %.

    Même si on peut investir dans les fonds de travailleurs à l’extérieur du REER, c’est à ce régime que le crédit de 30 % s’applique. C’est donc dans le cadre de ce régime enregistré que ces fonds deviennent avantageux.

    Le développement durable et l’économie locale

    Le crédit d’impôt n’est pas la seule bonne raison de choisir un fonds de travailleurs. Leurs stratégies d’investissement les amènent à encourager les entreprises locales dans une perspective de développement durable. Votre cotisation permet donc la création et le maintien d’emplois de qualité au Québec. Par exemple, ils investissent dans des entreprises qui offrent des produits et services innovants en matière environnementale. Ils soutiennent la diversité par des initiatives spécifiques visant les femmes et les communautés ethnoculturelles. 

    L’agroalimentaire, l’aérospatiale, les produits forestiers et les sciences de la vie sont quatre secteurs porteurs dans lesquels les fonds de travailleurs investissent. Grâce à l’injection de capitaux dans ces entreprises québécoises, les gouvernements profitent en retour de revenus supplémentaires. Tant les entreprises créées que les emplois maintenus génèrent des recettes fiscales. C’est pourquoi les crédits d’impôt en valent le coup, autant pour les épargnants-investisseurs que les gouvernements. 

    Comment pouvez-vous contribuer aux fonds de travailleurs?

    Les gouvernements autorisent un maximum d’émission d’actions pour le crédit d’impôt, et ce, annuellement. Mieux vaut s’y prendre tôt et opter pour les versements automatiques. Autrement, vous pourriez tenter de cotiser en décembre et apprendre que vous ne pouvez plus le faire pour l’année en cours. N’oubliez pas que les contributions sont plafonnées à un montant cumulatif annuel de 5 000 $ pour les deux fonds. Inutile de tenter de mettre 5 000 $ dans chacun!

    L’action de ces fonds est évaluée deux fois par année, le 30 novembre et le 31 mai. Ce fonctionnement permet d’investir stratégiquement. Par exemple, une personne peut décider de cotiser quelques semaines avant la date de révision et voir son rendement augmenter rapidement. Pourquoi? Parce qu’en suivant la performance semestrielle de divers indicateurs boursiers, elle devine (ou tente de la faire) si l’action sera évaluée à la hausse ou non. Par contre, avec le changement que vient d’apporter le fonds de solidarité FTQ, on ne peut plus planifier une cotisation de cette manière. C’est tout de même encore possible de faire ce genre de contribution forfaitaire avec Fondation. 

    Est-ce compliqué de retirer votre argent?

    Les modalités pour toucher les sommes accumulées dans votre REER de Fondaction ou du Fonds FTQ sont tout à fait similaires à celles d’un REER détenu ailleurs.

    Devez-vous être à la retraite? Oui, mais plusieurs exceptions sont possibles. Fondaction stipule que, retraité ou non, vous pouvez toucher votre argent à partir de 65 ans. Si vous prenez votre retraite, vous pouvez y avoir accès à partir de 45 ans. Vous pouvez aussi bénéficier du Régime d’accession à la propriété (RAP). Le site du fonds FTQ précise quant à lui que vous pouvez faire un retrait afin d’injecter des capitaux dans votre entreprise ou dans le cas d’une diminution importante de vos revenus. Et la liste continue. On peut donc en conclure que ces fonds offrent une flexibilité tout à fait acceptable par rapport aux retraits.

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    Maude Gauthier est journaliste pour Hardbacon. Depuis qu’elle a terminé son Ph.D. en communication à l’Université de Montréal, elle écrit sur la finance, les assurances et les cartes de crédit pour des entreprises comme les Fonds FMOQ et Code F. Utilisatrice responsable de cartes de crédit, elle peut passer des heures à lire les petits caractères pour bien comprendre leurs avantages. À cause de leur simplicité, elle a développé une préférence pour les cartes avec remises en argent. Après avoir subi des hausses salées avec son ancien assureur, elle peut maintenant affirmer fièrement avoir économisé des centaines de dollars en magasinant ses assurances auto et habitation. Dans ses temps libres, elle lit une multitude de romans et profite du streaming de quelques émissions populaires (et possiblement moins populaires, comme les documentaires animaliers).