Comprendre les FNB canadiens pour vous enrichir

Par Maude Gauthier | Publié le 06 juin 2024

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) sont la coqueluche de bien des investisseurs autonomes et leurs actifs sous gestion totalisent plusieurs milliards de dollars. Bien qu’ils soient apparus il y a plusieurs années, la démocratisation du courtage direct a facilité l’achat de parts de FNB. Sont-ils réellement avantageux? Quelles sont leurs limites? Comment vous en procurer, concrètement? Parmi tous les produits disponibles, comment faire un bon choix? Voici quelques clés pour vous aider à débuter avec les FNB canadiens.

Les avantages des fonds négociés en Bourse

Les FNB sont souvent conçus pour assurer la diversification de votre portefeuille tout en respectant votre profil d’investisseur et ce, à peu de frais. Un FNB est un panier de titres réunis en un seul fonds. Tout comme les actions de compagnies cotées en Bourse, les FNB sont achetés et vendus sur le marché. Plusieurs visent à reproduire un indice particulier (comme le S&P 500) ou un certain secteur du marché, comme les technologies.

La diversification de votre portefeuille boursier peut être assurée par un FNB. Elle désigne notamment un équilibre entre les principaux secteurs de l’économie, qui évoluent à des rythmes différents, comme les services financiers, l’énergie et les technologies. Un FNB intègre un échantillon représentatif de titres. C’est de cette façon qu’il réduit les effets de la volatilité des marchés découlant de la fluctuation des cours. Avec un portefeuille diversifié, il est beaucoup moins probable que tous les titres qu’il englobe affichent un mauvais rendement en même temps. Les gains des uns permettent en quelque sorte de compenser les pertes des autres. 

Ensuite, notons que les FNB constituent une manière passive de gérer son portefeuille. Selon la firme Dalbar, les rendements des investisseurs autonomes sont inférieurs aux indices boursiers. Plusieurs biais cognitifs entrent en jeu et les empêchent de conserver les titres gagnants sur le long terme. Si vous choisissez des actions de compagnies individuelles vous-même, vous risquez de faire des erreurs. La passivité peut alors devenir un choix très pragmatique… et payant! Un FNB qui calque un indice boursier a toutes les chances de vous faire gagner du temps et de l’argent.

Certes, un FNB n’est pas un placement garanti et il y a toujours un risque d’essuyer des pertes. Mais ce risque n’est pas plus élevé avec un FNB qu’avec tout placement non garanti. Les risques liés à un fonds sont semblables à ceux des placements qui le composent l’indice et qu’il reproduit. 

Les FNB indiciels

Les FNB indiciels visent à reproduire un indice, comme le S&P 500. Ces FNB ne cherchent pas à obtenir un meilleur rendement que leur indice de référence. L’indice particulier que le FNB reproduit détermine comment les placements sont pondérés. Plusieurs indices peuvent détenir les mêmes placements, mais dans des proportions différentes. Un FNB qui calque l’un ou l’autre obtiendra donc un rendement différent, même si les deux ont des actions d’Apple dans leur baluchon!

À titre d’exemple, le fonds VFV de Vanguard cherche à reproduire le S&P 500. Au moment d’écrire ces lignes, le S&P 500 a connu une croissance de plus de 12% depuis le début de l’année, alors que VFV dépasse 15%. La reproduction n’est pas parfaite, loin de là, mais cela reste un FNB populaire offert par un fournisseur bien établi.

Les FNB tout inclus ou tout-en-un

Il existe d’autres types de tout inclus que ceux qu’on trouve dans les Caraïbes. Les FNB tout inclus risquent de vous rendre tout aussi heureux. Investissements passifs par excellence, ils peuvent être utilisés seuls, c’est-à-dire que tout votre argent va dans un seul FNB. Dans les deux cas, ils sont conçus pour vous éviter de vous prendre la tête!

Ces FNB proposent des portefeuilles types, par exemple axés sur la croissance (80% d’actions, 20% d’obligations), équilibrés (60% d’actions, 40% d’obligations) ou conservateurs (40% d’actions, 60% d’obligations), entre autres. Ces mots ne sont que du charabia à vos oreilles? Établissez votre profil d’investisseur, qui lui, vous guidera vers un choix éclairé. Une fois que vous avez établi votre profil de risque, l’ensemble de votre portefeuille peut tenir dans un seul FNB. C’est pourquoi on les dit « FNB de répartition ou d’allocation d’actifs ». Ils proposent l’équivalent d’un portefeuille de plusieurs FNB réunis.

À titre d’exemple, XGRO de BlackRock comporte environ 80% d’actions et vise à procurer une croissance du capital à long terme en investissant principalement dans un ou plusieurs fonds négociés en bourse gérés par BlackRock. Il inclut notamment des parts de XIC (qui suit le S&P/TSX) et GOVT, un fonds d’obligations du trésor américain.

Les FNB spécialisés

La demande est au rendez-vous et les fournisseurs créent de nouveaux FNB chaque année. Vous avez un intérêt particulier pour la santé ou la technologie? Il y a un FNB pour vous. Lorsque vous pressentez qu’un secteur prendra son envol, vous pouvez être tentés par un FNB spécialisé. Ceux-ci n’offrent pas le niveau de diversification des FNB d’allocation d’actifs et vous devrez équilibrer l’ensemble de votre portefeuille vous-même. Vous pouvez utiliser ceux-ci pour compléter votre portefeuille en investissant une somme plus petite dans un secteur que vous chérissez.

Immobilier, santé, métaux précieux, alouette! On en trouve pour tous les goûts. On pense par exemple au cours de l’or avec iShares Gold Bullion ETF (CGL), le plus ancien et plus grand FNB sur l’or au Canada. En santé, CI Investments propose le FNB Options d’achat couvertes sur géants de la santé CI (FHI).

Comment faites-vous de l’argent avec les FNB?

Avec un FNB qu’on gère soi-même, on conserve un plus gros pourcentage des rendements, en comparaison aux placements effectués auprès d’un conseiller en chair et en os. Avec un FNB, vous paierez en-dessous de 0,5% de frais de gestion dans la majorité des cas. Souvent les FNB indiciels et tout inclus ont des frais vraiment bas, autour de 0,1%. À l’opposé, les frais des conseillers s’additionnent à ceux des fonds qu’ils vous vendent pour totaliser 2% ou plus dans la majorité des cas.

Est-ce que votre fonds commun fait un rendement supérieur à un FNB? Pas nécessairement. Si, une fois les frais de gestion déduits, le rendement reste plus élevé, cela ne vaut probablement pas la peine de troquer votre fonds commun pour un FNB équivalent. Mais ça vaut le coup de vérifier!

Des frais de 2,5 % équivalent à 250 $ sur un investissement de 10 000 $, alors que des frais de 0,20 %, par exemple, ne prennent qu’une vingtaine de dollars. Avec le temps, votre épargne et vos placements vont probablement croître (on vous le souhaite!). Lorsqu’on additionne tous ces 250 $ ou plus, ce sont des dizaines de milliers de dollars qui vous échappent au final. Notez toutefois qu’il faut toujours bien vérifier les frais de gestion de chaque FNB parce que certains sont spécialisés et leurs frais sont alors un peu plus élevés.

Avec les FNB, on peut aussi recevoir des dividendes. Tout dépend du produit choisi, mais la majorité verse un petit pourcentage de la valeur des parts, par exemple 1% à 3%. Sur les fiches des produits, vous devez repérer le rendement et sa fréquence de distribution (Yield en anglais) pour savoir combien vous recevrez.

Une autre façon de faire de l’argent avec vos parts de FNB est… de les vendre, tout simplement, pour concrétiser votre profit. Sur les parts vendues, vous récupérerez votre capital de départ, avec, on l’espère, un gain. La moitié de ce gain est imposable à votre taux d’imposition marginal, à moins que le placement soit dans un compte enregistré comme le CELI, par exemple.

Acheter des parts, étape par étape

Il y a des dizaines de fournisseurs de FNB au Canada. Ceux qui détiennent les plus importantes parts de marché sont BlackRock Canada, BMO et Vanguard Investments Canada. Il y a aussi Global X, CI Investments, Mackenzie et TD Asset Management, pour n’en nommer que quelques-uns. Je vous recommande de vous en tenir aux grands fournisseurs pour commencer. Il y a moins de risque que le fournisseur rencontre un problème.

Vous pouvez acheter un FNB par le biais d’un conseiller, mais pour économiser sur les frais, ce qui est un de leurs grands avantages, vous êtes mieux avec le courtage direct. Voici les principales étapes :

  1. Ouvrez un compte de courtage direct, par exemple avec la Banque Nationale, Desjardins, Wealthsimple ou une autre institution financière. Comparer les plateformes de courtage pour trouver la vôtre. 
  2. Choisissez le type de compte désiré, en suivant bien les règles et limites de cotisation (CELI, REER, non enregistré, etc.).
  3. Transférez-y de l’argent à partir de votre compte courant. Il restera dans votre encaisse jusqu’à ce que vous ayez choisi votre FNB. Nul besoin de connaître lequel sera l’élu de votre cœur au moment d’ouvrir le compte et de transférer les fonds.
  4. Prévoyez du temps pour consulter les données des FNB qui vous intéressent. Par exemple, vérifiez leur ratio de frais de gestion.
  5. Taper le symbole (par exemple, VFV) du FNB désiré dans l’outil de recherche de votre compte de courtage. Vérifier que c’est bien celui que vous voulez et cliquez sur le bouton pour acheter ce titre.
  6. Passez votre commande en plaçant un ordre au marché! Cela signifie que vous achèterez les parts immédiatement en cliquant sur le bouton, à leur prix actuel à ce moment-là. Il existe d’autres types d’ordre, mais commençons par base.

Maude Gauthier est journaliste pour Hardbacon. Depuis qu’elle a terminé son Ph.D. en communication à l’Université de Montréal, elle écrit sur la finance, les assurances et les cartes de crédit pour des entreprises comme les Fonds FMOQ et Code F. Utilisatrice responsable de cartes de crédit, elle peut passer des heures à lire les petits caractères pour bien comprendre leurs avantages. À cause de leur simplicité, elle a développé une préférence pour les cartes avec remises en argent. Après avoir subi des hausses salées avec son ancien assureur, elle peut maintenant affirmer fièrement avoir économisé des centaines de dollars en magasinant ses assurances auto et habitation. Dans ses temps libres, elle lit une multitude de romans et profite du streaming de quelques émissions populaires (et possiblement moins populaires, comme les documentaires animaliers).